Inscrite dans une démarche constructiviste, cette recherche socio-historique porte sur la genèse des projets de l'Union, aux confins des communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos et de l'Internationale Bauaustellung (IBA) Hamburg, sur l'île de Wilhelmsburg. Pour ce faire, elle recourt à des matériaux ethnographiques (observation de réunions, entretiens approfondis) et aux archives des différentes instances publiques engagées dans les projets étudiés de 1990 à 2014. Cette étude porte d'une part sur les réseaux de réformateurs contribuant à la construction des catégories de « quartier défavorisé » (benachteiligter Stadtteil) et d'« attractivité métropolitaine » (internationale Ausstrahlung). Prenant en compte le contexte économique des agglomérations de Lille et Hambourg et les circulations transnationales et infranationales qui ont contribué à nourrir ce processus de catégorisation, ce travail met au jour que la spatialisation des problèmes sociaux et son articulation à la catégorie d'« attractivité métropolitaine », participent d'une même dynamique d'occultation progressive de la question sociale. Cette démonstration illustre d'autre part les mécanismes de production du consensus mis en place une fois ces alternatives politiques écartées. En refaçonnant le concept de « mythe d'action publique », ce travail dégage quatre systèmes de justifications de l'étude en situation de l'instrumentation de l'IBA et de l'Union et des arènes de négociations qu'ils instaurent : attractivité, excellence, bonne gouvernance et justice spatiale. Ils constituent un outil d'analyse privilégié pour l'étude des contradictions sous-jacentes à ces deux grands projets de renouvellement urbain. / Taking a constructivist approach, this study focuses on the genesis of the Union-project between the municipalities of Roubaix, Tourcoing and Wattrelos, and of the « international building exhibition IBA Hamburg » (internationale Bauaustellung) on the Elbe island of Wilhelmsburg. The construction of «public problems» and the framing of “deprived neighborhood” (quartiers dévaforisés / benachteiligte Stadtteile) as categories of public action and the changes of the political treatment of these sociospatial problems are at the center of this socio-historical research. This sociological analysis of political processes relies on qualitative data-gathering (ethnographic observations of workinggroups, semi-structured and partly-standardized interviews) and on archives analysis of several institutions that took part in each urban development process between 1990 and 2014.Considering the most important political economical evolutions of the last decades, this PhD thesis analyses the commitment of reformer networks : experts, academics and senior civil servants that actually contributed to the identification and framing of the problem of “deprived neighborhoods” and then to its articulation as a question of “international attractiveness”. This study also deals with the mechanisms of consensus production that are instituted after the framing of a first space of possibilities. Based on the concept of “myth of public action”, this part of the thesis underlines the justification systems (Attractiveness, excellence, good governance and spatial justice), which contribute to legitimate the different measures of both projects.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080135 |
Date | 04 December 2015 |
Creators | Barbier, Clément |
Contributors | Paris 8, Universität Hamburg, Sintomer, Yves, Läpple, Dieter |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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