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Éthique et esthétique de l'ironie chez José Rodrigues Miguéis / Ethics and aesthetics of irony in José Rodrigues Miguéis’s fiction

José Rodrigues Miguéis [1901-1980] quitte le Portugal en 1935 et, malgré quelques tentatives de retour, il passera la plus grande partie de sa vie aux États-Unis. Cet exil, en grande partie dû à ses activités politiques contre le régime salazariste, va marquer profondément son œuvre fictionnelle. En effet, si, d’un côté, les préoccupations éthiques du militant imprègnent fortement des récits qui obéissent souvent à une stratégie littéraire globale à visée pédagogique où l’ironie classique et satirique est un instrument privilégié, de l’autre, l’écrivain fait régulièrement preuve d’une attitude critique envers soi et envers le réel et met régulièrement en scène ses doutes et ses questionnements à travers une autre ironie, romantique et moderne, qui se traduit par l’utilisation de techniques littéraires signalant un rapport réflexif à la création. Le paradoxe constitutif de toute ironie – dire simultanément l’adhésion et la mise à distance – est ainsi exacerbé par la présence de ces deux ironies contradictoires, souvent dans la même œuvre. L’objectif de ce travail est de montrer que la particularité de la fiction migueisienne réside dans cette cohabitation doublement ironique : une fiction vue comme une aire de jeu caractérisée par l’ambiguïté, où l’écrivain joue avec les conventions littéraire, avec les genres, avec les instances personnage-narrateur-auteur qu’il tend à confondre, et, surtout, avec la dimension autobiographique, prépondérante. L’ironie classique et l’ironie romantique et moderne apparaissent alors comme les deux faces littéraires d’un même drame identitaire, celui d’un écrivain exilé qui se veut et qui est, avant tout, portugais. / José Rodrigues Miguéis [1901-1980] leaves Portugal in 1935 and, despite several attempts to come back, he spends most of his life in the United States. This exile, mostly due to his political activities against the Salazar regime, will deeply influence his fictional work. Indeed, on the one hand, his ethical concerns as an activist strongly riddle his narratives which very often obey a global literary strategy with an educational intention where classical and satirical irony is a tool of choice. On the other hand, he regularly shows a critical attitude towards the self and towards the real and often stages his doubts and questionings through another irony, romantic and modern, using literary techniques pointing out a reflexive relationship to creation. The paradox constituting any irony – to say at the same time adhesion and detachment – is thus exacerbated by the presence of those two contradictory ironies, often in the same work. This study aims to prove that the particular nature of the Migueisian fiction lies in the simultaneous presence of those two ironies: a fiction considered as a playground characterized by ambiguity, where the writer plays with the conventions of literature, with genres, with the character-narrator-author categories that he tends to mix up all together and, above all, with the autobiographical dimension, which really plays a predominant role. The classical irony and the romantic and modern one then reveal themselves as the two literary faces of the same identitary drama, that of an exiled writer who wishes to be and is, above all, Portuguese.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA030058
Date02 June 2010
CreatorsDa Costa, Georges
ContributorsParis 3, Dumas, Catherine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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