La crise de 2008 et la récession qui l’a suivie ont modifié le consensus quant à la conduite de la politique économique (notamment monétaire). Elles nous ont rappelé que les déséquilibres financiers peuvent affecter durablement l’activité économique. De plus, elles nous ont montré que les instruments actuels de la politique économique ne garantissent pas toujours la stabilité financière. Ce constat nous invite à reconsidérer la politique monétaire et la régulation financière. Ainsi les politiques macro-prudentielles sont au centre du débat sur la politique économique. De plus, de nouvelles questions émergent à propos de l’influence de la politique monétaire sur la prise de risque des agents économiques. Cette influence est appelée le canal de la prise de risque de la politique monétaire. Dix ans après le début de la crise, les contours d’un nouveau cadre régulatoire visant à la stabilité du système économique et financier sont encore très ambigus. La connaissance quant aux instruments utiles et la manière de les mettre en place pour éviter l’accroissement des déséquilibres reste très limitée. De plus, les coûts économiques de ces instruments sont encore mal connus. En effet, la régulation financière contraint les comportements des agents économiques. Par conséquent, le risque d’imposer des coûts sur l’activité économique liée à la régulation ne peut pas être sous-estimé. De même, la relation entre la politique monétaire et le prix du risque financier est très incertaine. Pourtant, nous pouvons penser que les mesures prises par les banques centrales peuvent affecter les appréciations des risques, et ainsi avoir des conséquences sur la prise de risque des agents économiques. Si tel est le cas, ne pas tenir compte de ce phénomène peut exacerber les cycles d’expansion-récession. L’objectif de cette thèse est d’explorer la stabilité macroéconomique et financière. Mon travail est fondé sur les méthodes et techniques de la macroéconomie dynamique moderne. Concernant les principaux résultats, cette thèse montre l’utilité potentielle des politiques macroprudentielles. Plus particulièrement, elle met en lumière le fait que la régulation financière peut renforcer la résilience financière, réduire la volatilité macro-financière et lisser les fluctuations économiques de façon significative. De plus, cette thèse dévoile qu’une politique monétaire expansionniste peut effectivement générer un excès de confiance parmi les agents économiques, et ainsi augmenter la prise de risque et les déséquilibres financiers. En d’autres termes, mes résultats confirment empiriquement l’existence du canal de prise de risque de la politique monétaire. / The 2008 crisis and the ensuing Great Recession shook the consensus on how to run economic policy. They reminded us that financial imbalances could significantly derail economic activity. In addition, they showed that existing policy tools did not guarantee macro-financial stability; thereby leading to a rethink of monetary policy and financial regulation. Such a reevaluation has prompted a call for macroprudential tools, i.e., those tools intended for limiting systemic risk and ensuring the resilience of the financial sector. Besides, it has raised new questions about monetary policy and its effects on the risk taking behavior of economic agents - the so-called risk taking channel. A decade from the beginning of the crisis, the contours of a new policy framework for economic and financial stability are still very unclear. Knowledge on which regulatory instruments and how to employ them to curb the buildup of imbalances is limited. Neither is much known about the costs of those instruments.Regulatory intervention constraints some behaviors and distorts the allocation of resources. Consequently, the risk of imposing insidious costs on economic growth must not be underestimated. Likewise, very little is known about the relationship between monetary policy and the perception and pricing of risk by market participants. Nonetheless, it is natural to think that the monetary policy stance may affect the risk taking behavior of economic units, by influencing the attitudes towards risk and the assessment of risks. If so, failure by monetary authorities to consider this phenomenon could exacerbate boom bust patterns. The aim of this thesis is to explore the path towards macroeconomic and financial stability. I have basedmy work on the modern dynamic macroeconomic methods and techniques. Specifically, the first essay develops a canonical real business cycle model to assess the macroeconomic consequences of bank capital requirements, arguably the most used prudential tool. The second essay zooms in on the banking sector, and proposes a structural dynamic model with a large number of heterogeneous banks. The model is employed to study the effectiveness of interbank exposure limits. Having analyzed regulatory intervention, the last essay uses time series econometrics to shed some light on the risk taking channel of monetary policy. It is my firm belief that macroeconomics models for financial stability analysis should consider nonlinear patterns such as state dependence, asymmetries and amplification effects. Under unusual conditions like financial booms or credit crunches, economic agents behave differently than during normal times. In other words, the inner workings of the macroeconomy become essentially nonlinear under abnormal circumstances. Therefore, local behavior around the long run equilibrium of the economy is unlikely to contain relevant information about what may happen in exceptional events. In consequence, I study macroeconomic policy exclusively through the lens of nonlinear frameworks and techniques. Regarding the main results, this thesis makes a strong case in favor of macroprudential regulation. I provide clear evidence suggesting that regulatory intervention can be a powerful tool to strengthen financial resilience, reduce economic volatility and smooth business cycles. In addition, this thesis shows that accommodative monetary policy can produce overconfidence among market participants; thereby increasing risk taking and contributing to the buildup of imbalances. In other words, it provides empirical evidence for the existence of a risk taking channel of monetary policy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018TOU10006 |
Date | 04 June 2018 |
Creators | Garcia Sanchez, Pablo |
Contributors | Toulouse 1, Fève, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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