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«Construire son futur» : production de l'habitation et transformation des rapports de genre à Pikine, Sénégal

Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdorales, 2014-2015 / Cette thèse porte sur la production de l’habitation des quartiers informels et sur sa participation dans le processus d’autonomisation des femmes sénégalaises. Elle documente les acteurs, normes et pratiques impliqués dans la construction résidentielle, par l’étude des cas de dix-sept femmes propriétaires et de leur maison dans quatre quartiers de Pikine, en périphérie de Dakar. Supportée par un cadre théorique qui permet de concevoir l’habitation comme un processus dynamique et multidimensionnel, cette étude met en lumière les rapports sociaux développés autour de la mobilisation des ressources pour construire et de la transformation de la forme bâtie. L’approche méthodologique combine des entretiens narratifs avec les propriétaires sur des séquences de vie et l’histoire de leur maison, des relevés architecturaux, des entretiens avec des intervenants locaux et une enquête sur la population et les habitations des quartiers étudiés. Une attention particulière est portée aux moyens individuels et collectifs déployés par les femmes pour la production de leur habitation, afin d’en éclairer les possibilités et contraintes pour la transformation des rapports de genre et l’autonomisation. La thèse montre que les femmes doivent s’appuyer sur divers réseaux pour mobiliser les ressources pour construire, tout en s’assurant de sécuriser celles-ci pour protéger, à long terme, les possibilités qu’elles ont créées pour elle-même et leur famille et, par le fait même, négocier ou transformer les normes sociales qui les désavantagent. Dans ce processus, l’espace résidentiel devient pour les propriétaires un médium des rapports aux autres et peut contribuer au maintien ou à la perte de cet équilibre entre l’accès à de nouvelles ressources et la sécurisation des acquis. Cette étude remet ainsi en question les interprétations, à la base de nombreux écrits et politiques de logement, sur la nature spontanée des quartiers informels et sur les principaux objectifs associés à la construction dans ce contexte. Pour les femmes propriétaires, le processus de production en lui-même représente une voie vers de nouvelles possibilités sociales et économiques porteuses d’une plus grande sécurité et d’une autonomie; pour « construire son futur », transformer activement sa maison est donc souvent plus important que l’obtention d’un bâtiment fini. / This thesis examines informal housing production and its contribution to the empowerment of Senegalese women. It documents the everyday practices, norms and social relationships involved in the construction of houses “from below”, through a detailed analysis of women owners and their houses in four unplanned neighbourhoods of Pikine, in the periphery of Dakar. Considering housing as a dynamic and multidimensional process, this study sheds light on people’s interactions over resource transactions and space, while paying attention to negotiations and inequalities associated with these processes and their consequences for daily life in the city. It describes the strategies through which women owners produce their house and secure a place for themselves and their family in the urban agglomeration, and the spatial and social consequences of these processes. In-depth interviews and life stories with women owners and their families were conducted in combination with architectural surveys of their houses, interviews with key actors involved in land subdivision and housing production, and surveys on land transaction and housing conditions. The thesis shows that women need to draw on a wide range of networks to access resources and at the same time continually negotiate and protect the space of opportunity they have created for themselves; in doing so, they resist and transform social and spatial norms. These results question the usual interpretation according to which obtaining a finished house is the main objective of house construction: for women, the production process itself represents a path towards greater security, but also towards an array of new social and economic possibilities, that are often more significant than the (sometimes never reached) final result.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25529
Date20 April 2018
CreatorsPinard, Émilie
ContributorsPiché, Denise, Labrecque, Marie France
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xv, 290 pages), application/pdf
CoverageSénégal
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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