Résumé français :Problématique :les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) constituent les populations les plus à risque d’infection au VIH dans différents pays d’Afrique subsaharienne. A ce jour, très peu d’interventions sont menées pour réduire le risque d’infection en influant sur les facteurs de risque, en Afrique Centrale et particulièrement en République Centrafricaine. Les objectifs de cette thèse visent à démontrer que les HSH sont identifiables et sont à risque des IST/VIH, que leur simple suivi médical ne permet pas un changement de comportements sexuels et réduire la fréquence des IST/VIH, mais que la combinaison d’interventions comportementale, biomédicale et structurelle permet, même en période de crise humanitaire, le changement de comportement sexuel et la réduction de la fréquence des IST/VIH. Méthodologie :Les HSH ont été enrôlés progressivement depuis 2010 pour atteindre un nombre de 220 en 2014. L’étude préliminaire sur les caractéristiques sociodémographiques et pratiques sexuelles à risque a concerné les 103 premiers HSH enrôlés en 2010. En 2012, la cohorte atteint le nombre de 170 HSH parmi lesquels 99 qui avaient un dossier médical complet ont fait l’objet de la deuxième étude du suivi sur deux ans.En 2013, alors que la cohorte des HSH avait atteint 200, 20 HSH ont été interviewés dans le cadre de l’étude qualitative. En 2014, la cohorte des HSH a atteint le nombre de 220. L’étude d’intervention a concerné 40 HSH sélectionnés sur les 220 et s’est poursuivie jusqu’en 2016.Résultats :L’analyse des caractéristiques socio démographiques des 103 HSH relève la présence de HSH jeunes. L’âge varie entre 15 et 40 ans, avec une médiane à 23 ans. Les pratiques sexuelles à risque sont fréquentes, notamment les premiers rapports sexuels avant 16 ans et sans préservatifs (70%) ;7% n’ont jamais utilisé les préservatifs, 56 % sont bisexuels, 98% pratique la pénétration anale. 31 HSH soit 24 %, étaient séropositifs pour le VIH ;22 soit 17% étaient infectés par le virus de l'hépatite B (VHB), dont 6 cas étaient coinfectés par le VIH et le VHB (M.B. Simaleko, et al.- Médecine d'Afrique Noire 6010 - Octobre 2013 - 409-414).En 2012, après deux ans de suivi médical et de counseling, il n’y a pas eu de changement de comportement et de pratiques sexuelles à risque, notamment en ce qui concerne la fréquence des rapports non protégés et la moyenne du nombre de partenaires occasionnels. La fréquence des principales IST a augmenté. Les prévalences du VIH, de la syphilis et de l’hépatite ont augmenté de manière significative et respectivement de 29% à 41%, de 12% à 21% de 14% à 23%. (Mbeko Simaleko M. et al. Pan Afr Med J. 2018; 29: 132).L’entretien avec les HSH a révélé plusieurs obstacles à l’utilisation des préservatifs, notamment, les ruptures, leur disponibilité, les fausses croyances, les pressions de l’entourage. (Mbeko Simaleko M. et al. Médecine et Santé Tropicale 2018 ;28 :424-429). De 2014 à 2016, l’étude d’interventions sur 40 HSH choisis de manière aléatoire et basée sur la combinaison des interventions comportementale, biomédicale et structurelle a permis d’améliorer le comportement et pratiques sexuelles des HSH par la réduction significative du nombre de partenaires sexuels occasionnels et l’augmentation significative de la fréquence des rapports sexuels protégés. À cet effet, il a été noté un seul cas de nouvelle infection par le VIH parmi les séronégatifs des 40 HSH contre 9 cas dans le groupe témoin. Aucune nouvelle infection au virus de l’hépatite B dans le groupe intervention contre 18, dans le groupe témoin. Il y a une augmentation significative de séropositifs dans le groupe témoin comparativement au groupe intervention en ce qui concerne la sérologie de la syphilis. (Mbeko Simaleko M. et al. Health Sci. Dis. 2020; 21: 94-99). Conclusion :les HSH sont identifiables et à risque. Le simple suivi médical associé au counseling ne permet pas d’améliorer le comportement sexuel et réduire la fréquence des IST. Cependant la combinaison des interventions a permis d’améliorer le comportement et la prise de risques des HSH mais également de réduire la fréquence des IST, même en période de crise humanitaire. Au vu du faible nombre de HSH inclus dans l’étude, il serait nécessaire d’étendre celle-ci, afin de conforter les résultats obtenus.Abstract Issue: Men who have sex with men (MSM) are the most at risk populations of HIV infection in different countries of sub-Saharan Africa. To date, very few interventions have been carried out to reduce the risk of infection by influencing on risk factors in Central Africa and particularly in the Central African Republic. The objectives of this research are to demonstrate that MSM are identifiable and at risk of STI/HIV, that the medical follow-up does not cause a change in sexual behavior and a reduction in the frequency of STI/HIV but that the combination of behavioral, biomedical and structural interventions allows, even in times of humanitarian crisis, behavioral change and reduction in the frequency of STI/HIV. Methodology: MSM have been progressively enrolled since 2010 to reach a number of 220 in 2014. The preliminary study on sociodemographic characteristics and sexual risk practices involved the first 103 MSM recruited until 2011. In 2012, 99 MSM who had a complete medical record were the subject of the second study on a two-year follow-up. In 2013, when the MSM cohort reached 200, 20 MSM were interviewed in the context of the qualitative study. In 2014, the MSM cohort reached 220. The intervention study involved 40 selected MSM out of the 220 and was continued during 2016.Results: MSM are predominantly young Their age varied between 15 and 40 years, with a median of23 years. Risky sexual practices were frequent, including first sexual intercourse before the age of 16 and without condoms (70%); 7% never used condoms, 56% are bisexual, 98% practice anal penetration. 31 MSM, or 24%, were HIV-positive; 22, or 17%, were infected with hepatitis B virus (HBV), of which 6 cases were co-infected with HIV and HBV (M.B. Simaleko, Set al. - Médecine d'Afrique Noire 6010 - Octobre 2013 - 409-414). In 2012, after two years of medical follow-up and counselling, there was no change in risk behavior and sexual practices, including the frequency of unprotected sex and the average number of occasional partners.The incidence of major STIs increased. The prevalence of HIV, syphilis and hepatitis increased significantly and respectively from 29% to 41%, from 12% to 21%, from 14% to 23%, respectively (Mbeko Simaleko M. et al. Pan Afr Med J. 2018; 29: 132). Interviews with MSM revealed several barriers to condom use, including condom breaks, condom availability, false beliefs, and peer pressure (Mbeko Simaleko M. et al. Médecine et Santé Tropicale 2018; 28: 424-429). From 2014 to 2016, the intervention study of 40 randomly selected MSM based on a combination of behavioral, biomedical, and structural interventions improved the sexual behavior and practices of MSM by significantly reducing the number of occasional sexual partners and significantly increasing the frequency of safer sex. Only 1 case of new HIV infection was noted among the 40 HSH HIV-negative compared to 9 cases in the control group. There were no new hepatitis B virus infections in the intervention group versus 18 in the control group. There was a significant increase in seropositivity in the control group compared to the intervention group with respect to syphilis serology (Mbeko Simaleko M. et al. Health Sci. Dis: Vol 21 (7) July 2020 pp 94-99). Conclusion: MSM were identifiable and most of them were at HIV risk. Simple medical follow-up combined with counselling does not allow to improve sexual behavior or to reduce the frequency of STIs. However, the combination of interventions has made it possible to improve the behavior and risk-taking of MSM and also to reduce the frequency of STIs, even in times of humanitarian crisis. In view of the low number of MSM included in the sample study and in order to consolidate the results obtained, it would be necessary to carry out a more in-depth study with a larger sample of MSM. / Doctorat en Santé Publique / info:eu-repo/semantics/nonPublished
Identifer | oai:union.ndltd.org:ulb.ac.be/oai:dipot.ulb.ac.be:2013/316093 |
Date | 21 December 2020 |
Creators | Mbeko Simaleko, Marcel |
Contributors | Gulbis, Béatrice, Coppieters, Yves, Humblet, Claire Perrine, Bélec, Laurent, Clumeck, Nathan, Montesinos, Carlota, Bottieau, Emmanuel, Yombi, Jean Cyr |
Publisher | Universite Libre de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Ecole de Santé publique, Bruxelles |
Source Sets | Université libre de Bruxelles |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | info:eu-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/openurl/vlink-dissertation |
Format | 1 v. (138 p.), 3 full-text file(s): application/pdf | application/vnd.openxmlformats-officedocument.wordprocessingml.document | application/pdf |
Rights | 3 full-text file(s): info:eu-repo/semantics/openAccess | info:eu-repo/semantics/openAccess | info:eu-repo/semantics/closedAccess |
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