Ce mémoire s'intéresse à la problématique de l'espace fantastique. Ce paramètre sous-estimé se révèle à la fois l'un des principaux facteurs d'égarement du lecteur et l'une des avenues les plus révélatrices des mécanismes du texte. L'analyse se fonde sur un corpus fantastique d'appartenance belge, regroupant des textes de Thomas Owen (« La Truie » et « 15.12.38 ») et de Jean Ray (« Dürer, l'idiot », « Le Dernier Voyageur » et « Le Psautier de Mayence »). Cette étude examine d'abord l'importance de l'adéquation réaliste de ces espaces. Elle rassemble les données topographiques que renferme le corpus et elle en analyse les paradigmes en vue de circonscrire les principaux lieux d'ouverture. Ne découvrant que des descriptions lacunaires, elle y discerne une stratégie de saturation du cadre qui raffermit les assises réalistes tout en disséminant un flou essentiel dans la configuration des lieux. Le mémoire s'attarde ensuite aux parcours des différents protagonistes pour y révéler une constante, celle du rétrécissement de la topographie jusqu'à l'exiguïté de l'espace du phénomène. Cette constatation entraîne un questionnement au sujet de l'habitabilité du fantastique, qui découvre un double mouvement, d'abord d'invasion et de contamination, puis de résistance. Cette propension explique l'impossibilité de l'habiter et détermine un rapport particulier au monde, qui désigne l'espace fantastique comme étant l'une des instances du phénomène. Partant de ce constat, l'étude se penche sur les caractéristiques des principaux décors de formation fantastique pour y déceler une forme particulière de théâtralisation, une tendance à réifier les personnages ainsi qu'un usage singulier de la luminosité.
Dans le but de déterminer plus avant les ramifications du processus, le mémoire emploie les notions « d'embrayeur » et de « débrayeu r» pour y relever une caractéristique fondatrice, l'hétérogénéité. Il précise ensuite leur contribution à la conception de l'espace et différencie leurs divers usages. L'étude détaillée de ces procédés fondamentaux conduit à l'analyse des aberrations spatiales, des indéterminations et des jeux de repères spatiaux. Finalement, l'analyse focalise sur les spécificités textuelles de ces espaces et s'attarde aux figures et aux tropes qui les marginalisent. Ainsi, l'antithèse et l'oxymore, la comparaison, la répétition, l'énumération et l'effet de liste, l'onomastique, le doublet négatif, la prétérition rhétorique, les effets de retardement et les figures du vide, les trous et les absences définissent la singularité de ses paramètres. Par la suite, l'analyse du paysage « sensible », tablant sur les personnifications, dévoile l'une des stratégies essentielles de ces textes. En dernier lieu, l'étude du paysage « senti » examine la contribution des sollicitations « sensuelles » à la constitution de ces espaces. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Égarement, Espace, Fantastique, Hétérogénéité, Jean Ray, Thomas Owen, Littérature belge.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2313 |
Date | January 2009 |
Creators | Bellerose, Jonathan |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2313/ |
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