Ces dernières années ont vu un regain d’intérêt dans l’utilisation de données semi-structurées, grâce à la standardisation de formats d’échange de données sur le Web tels que XML et RDF. On notera en particulier le Linking Open Data Project qui comptait plus de 31 milliard de triplets RDF à la fin de l’année 2011. XML reste, pour sa part, l’un des formats de données privilégié de nombreuses bases de données de grandes tailles dont Uniprot, Open Government Initiative et Penn Treebank. <p><p>Cet accroissement du volume de données semi-structurées a suscité un intérêt croissant pour le développement de bases de données adaptées. Parmi les différentes approches proposées, on peut distinguer les approches relationnelles et les approches graphes, comme détaillé au Chapitre 3. Les premières visent à exploiter les moteurs de bases de données relationnelles existants, en y intégrant des techniques spécialisées. Les secondes voient les données semistructurées comme des graphes, c’est-à-dire un ensemble de noeuds liés entre eux par des arêtes étiquetées, dont elles exploitent la structure. L’une des techniques de ce domaine, connue sous le nom d’indexation structurelle, vise à résumer les graphes de données, de sorte à pouvoir identifier rapidement les données utiles au traitement d’une requête.<p><p>Les index structurels classiques sont construits sur base des notions de simulation et de bisimulation sur des graphes. Ces notions, qui sont d’usage dans de nombreux domaines tels que la vérification, la sécurité, et le stockage de données, sont des relations sur les noeuds des graphes. Fondamentalement, ces notions caractérisent le fait que deux noeuds partagent certaines caractéristiques telles qu’un même voisinage. <p><p>Bien que les approches graphes soient efficaces en pratique, elles présentent des limitations dans le cadre de RDF et son langage de requêtes SPARQL. Les étiquettes sont, dans cette optique, distinctes des noeuds du graphe .Dans le modèle décrit par RDF et supporté par SPARQL, les étiquettes et noeuds font néanmoins partie du même ensemble. C’est pourquoi, les approches graphes ne supportent qu’un sous-ensemble des requêtes SPARQL. Au contraire, les approches relationnelles sont fidèles au modèle RDF, et peuvent répondre au différentes requêtes SPARQL. <p><p>La question à laquelle nous souhaitons répondre dans cette thèse est de savoir si les approches relationnelles et graphes sont incompatible, ou s’il est possible de les combiner de manière avantageuse. En particulier, il serait souhaitable de pouvoir conserver la performance des approches graphe, et la généralité des approches relationnelles. Dans ce cadre, nous réalisons un index structurel adapté aux données relationnelles. <p><p>Nous nous basons sur une méthodologie décrite par Fletcher et ses coauteurs pour la conception d’index structurels. Cette méthodologie repose sur trois composants principaux. Un premier composant est une caractérisation dite structurelle du langage de requêtes à supporter. Il s’agit ici de pouvoir identifier les données qui sont retournées en même temps par n’importe quelle requête du langage aussi précisément que possible. Un second composant est un algorithme qui doit permettre de grouper efficacement les données qui sont retournées en même temps, d’après la caractérisation structurelle. Le troisième composant est l’index en tant que tel. Il s’agit d’une structure de données qui doit permettre d’identifier les groupes de données, générés par l’algorithme précédent pour répondre aux requêtes. <p><p>Dans un premier temps, il faut remarquer que le langage SPARQL pris dans sa totalité ne se prête pas à la réalisation d’index structurels efficaces. En effet, le fondement des requêtes SPARQL se situe dans l’expression de requêtes conjonctives. La caractérisation structurelle des requêtes conjonctives est connue, mais ne se prête pas à la construction d’algorithmes efficaces pour le groupement. Néanmoins, l’étude empirique des requêtes SPARQL posées en pratique que nous réalisons au Chapitre 5 montre que celles-ci sont principalement des requêtes conjonctives acycliques. Les requêtes conjonctives acycliques sont connues dans la littérature pour admettre des algorithmes d’évaluation efficaces. <p><p>Le premier composant de notre index structurel, introduit au Chapitre<p>6, est une caractérisation des requêtes conjonctives acycliques. Cette<p>caractérisation est faite en termes de guarded simulation. Pour les graphes la<p>notion de simulation est une version restreinte de la notion de bisimulation.<p>Similairement, nous introduisons la notion de guarded simulation comme une<p>restriction de la notion de guarded bisimulation, une extension connue de la<p>notion de bisimulation aux données relationelles. <p><p>Le Chapitre 7 offre un second composant de notre index structurel. Ce composant est une structure de données appelée guarded structural index qui supporte le traitement de requêtes conjonctives quelconques. Nous montrons que, couplé à la caractérisation structurelle précédente, cet index permet d’identifier de manière optimale les données utiles au traitement de requêtes conjonctives acycliques. <p><p>Le Chapitre 8 constitue le troisième composant de notre index structurel et propose des méthodes efficaces pour calculer la notion de guarded simulation. Notre algorithme consiste essentiellement en une transformation d’une base de données en un graphe particulier, sur lequel les notions de simulation et guarded simulation correspondent. Il devient alors possible de réutiliser les algorithmes existants pour calculer des relations de simulation. <p><p>Si les chapitres précédents définissent une base nécessaire pour un index structurel visant les données relationnelles, ils n’intègrent pas encore cet index dans le contexte d’un moteur de bases de données relationnelles. C’est ce que propose le Chapitre 9, en développant des méthodes qui permettent de prendre en compte l’index durant le traitement d’une requête SPARQL. Des résultats expérimentaux probants complètent cette étude. <p><p>Ce travail apporte donc une première réponse positive à la question de savoir s’il est possible de combiner de manière avantageuse les approches relationnelles et graphes de stockage de données RDF.<p> / Doctorat en Sciences de l'ingénieur / info:eu-repo/semantics/nonPublished
Identifer | oai:union.ndltd.org:ulb.ac.be/oai:dipot.ulb.ac.be:2013/209432 |
Date | 20 September 2013 |
Creators | Picalausa, Francois |
Contributors | Vansummeren, Stijn, Stutzle, Thomas, Massart, Thierry, Zimanyi, Esteban, Van Gucht, Dirk, Buneman, Peter |
Publisher | Universite Libre de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Ecole polytechnique de Bruxelles – Informatique, Bruxelles |
Source Sets | Université libre de Bruxelles |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | info:eu-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/openurl/vlink-dissertation |
Format | No full-text files |
Page generated in 0.0026 seconds