Malgré l'impression de pérennité qui se dégage de leur structure, les villes sont vulnérables: en l'espace de quelques heures, elles peuvent être détruites durant une catastrophe naturelle ou un conflit. L'histoire urbaine regorge d'exemples de villes ainsi détruites qui ont par la suite été reconstruites. Loin d'être de simples phoenix renaissant de leurs cendres, ces milieux urbains illustrent toute la complexité du processus de résilience urbaine, à savoir la capacité des villes de retrouver un état de stabilité après avoir subi un traumatisme plus ou moins important. Partant de l'idée que les regards contemporains portés sur la reconstruction sont directement hérités des registres d'interprétation mis en place depuis la destruction des villes, la thèse explore le processus de transmission de la ville reconstruite comme paysage urbain. En émettant l'hypothèse que la reconstruction des villes ne dépend pas uniquement d'une démarche pragmatique destinée à rétablir un cadre bâti tangible mais qu'elle est également issue d'un ensemble de discours desquels ressortent des représentations de la ville qui est reconstruite, la recherche propose de mieux comprendre les dimensions physique et symbolique qui font partie intégrante du processus de résilience urbaine. À travers l'analyse des regards portés sur les villes de Dunkerque (France) et de Coventry (Angleterre), toutes deux détruites à plus de 80% durant la Deuxième Guerre mondiale et dont les reconstructions ont été largement présentées dans les médias, la recherche dégage plusieurs registres discursifs: l'étude des plans de reconstruction, des articles des quotidiens locaux et des revues spécialisées de l'époque, des guides touristiques, des journaux municipaux, voire même des cartes postales, des expositions et des affiches permet de mettre en lumière une pluralité des trames narratives et une polysémie de la reconstruction. Ces discours, mis en place par les divers acteurs de l'urbain, ne sont pas linéaires: certains procèdent par rétroaction positive, d'autres apparaissent puis disparaissent, etc. Leur analyse révèle des configurations spatio-temporelles différentes. On comprend ainsi comment l'image de la ville reconstruite est mise en place et évolue. La reconstruction sous-tend des mécanismes complexes de créations et de re-créations, d'interprétations et de réinterprétations du fait urbain. La superposition et la succession des discours illustrent la quête d'une vision commune de la ville reconstruite (modification des temps et des rythmes de la ville en fonction de l'urbanisme choisi, des vitesses de reconstruction, du vieillissement de la reconstruction, etc.). La portée du modèle proposé peut aussi bien être appliquée aux cas anciens pour permettre aux acteurs de l'urbain une intervention adaptée sur la ville d'aujourd'hui que sur les cas récents de milieux urbains détruits pour une meilleure compréhension des enjeux de la reconstruction. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Reconstruction, Résilience urbaine, Paysage urbain, Patrimoine, Urbanisme.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3124 |
Date | January 2010 |
Creators | Jébrak, Yona |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3124/ |
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