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Élections à date fixe et stratégies électorales : le cas du Québec

Les élections à date fixe se sont inscrites dans le paysage politique québécois pour la première fois lors de l'élection générale de 2018. Les quatre partis politiques présents à l'Assemblée nationale ont dû revoir leurs stratégies de préparation électorale dans le contexte où un mandat est maintenant d'une durée prévisible de quatre ans. L'objectif de ce mémoire est d'analyser comment le processus électoral a été revu au Québec et comment les partis politiques se sont adaptés aux changements qu'impose la loi sur les élections à date fixe. Nos travaux contribuent à circonscrire le concept de campagne permanente alors que les élections à date fixe sont une de ses composantes. Des entretiens ont été réalisés avec treize stratèges politiques représentants la CAQ, le PLQ, le PQ et QS. Plusieurs constats ressortent de notre étude dont la notion de prévisibilité qui permet aux partis politiques de mieux planifier leur processus électoral. Cette prévisibilité implique aussi la notion de facilité dans le contexte ou l'organisation de l'ensemble du processus électoral se trouve facilitée puisque tous connaissent la date du scrutin. Il est plus facile de préparer l'élection, plus facile de recruter des candidats ou encore plus facile d'organiser les budgets. Une des contributions importantes de notre recherche concerne le recrutement des candidats provenant de groupes sous-représentés en politique, dont les femmes. Il a été possible de démontrer que la notion de prévisibilité donne aux recruteurs une marge de manœuvre pour convaincre notamment des femmes de faire le saut en politique. Le fait de connaître la date de l'élection leur permet, par exemple, de réserver des circonscriptions gagnantes plus longtemps avant de les attribuer à un candidat. La question d'équité est aussi abordée dans ce mémoire alors que les partis qui œuvrent dans l'opposition affirment que le parti au pouvoir perd un de plusieurs avantages en étant lié par une loi qui fixe la date du scrutin. Nos résultats montrent aussi que la pré-campagne électorale entre dans les mœurs politiques au Québec et que le scrutin à date fixe, bien que non enchâssé dans la constitution, est, pour l'instant du moins, appréciée par l'ensemble des partis politiques. / Fixed-date elections entered the Quebec political landscape for the first time during the 2018 general election. The four political parties present in the National assembly had to review their electoral preparedness strategies in the context where a mandate is now for a foreseeable period of four years. The objective of this research is to analyze how the electoral process has been in Quebec and how political parties have adapted to changes imposed by the law on fixed-date elections. Our work contributes to defining the concept of permanent campaigning, while fixe-dat elections are one of its components. Interviews were conducted with thirteen political strategists representing the CAQ, the QLP, the PQ and QS. Several findings emerge from our study, including the notion of predictability, which allows political parties to better plan their electoral process. This predictability also implies the notion of facility in the context where the organization of the entire electoral process is facilitated since everyone knows the date of the poll. It is easier to prepare for the election, easier to recruit candidates or easier to organize budgets. Another contribution of our research concerns the recruitment of candidates from minorities and more particularly women. It has been possible to demonstrate that the notion of predictability gives recruiters time to convince women, for example, to jump into politics. Knowing the date of the election allows them to reserve winning ridings longer before awarding them to a candidate. The question of fairness is also addressed in this brief as the parties working in opposition claim that the party in power loses one of several advantages by being bound by a law which fixes the date of the poll. Our results also show the pre-election campaign is part of political mores in Quebec and that fixed-date voting, although not part of the constitution, is, for the time being at least, appreciated by all political parties.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/73515
Date12 April 2024
CreatorsBiron, Martine
ContributorsGiasson, Thierry
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (vii, 86 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province), 21e siècle.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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