Depuis une quarantaine d’années, la nature et le degré de présence des référents spatiaux et temporels diffèrent considérablement dans le théâtre catalan, au moins selon les périodes, mais sans doute aussi selon les auteurs. À partir du milieu des années 1980, l’écriture dramatique tend en grande partie à refuser tout ancrage de l’action dramatique dans une géographie et un moment historique précis et, en particulier, à éluder les représentations de Barcelone et/ou de la Catalogne. Cette thèse se propose d’examiner le traitement des référents en question dans les pièces écrites par Josep M. Benet i Jornet et Sergi Belbel au cours d’une période où la dramaturgie catalane semble souvent se détourner du monde « réel » comme univers immédiat de référence. Depuis le niveau macrocosmique de l’univers jusqu’aux microcosmes domestiques et intimes, Benet et Belbel creusent le réel selon des modes et avec des moyens dramaturgiques variés, donnant ainsi lieu à des constructions spatiotemporelles assez diverses, et l’on peut alors observer différents effets de la présence et/ou de l’absence du réel : effacement des marqueurs identitaires, ou au contraire, omniprésence des références géographiques et historiques ; sentiment de dilution du monde ; effet paradoxal de la lisibilité de la réalité historique malgré son invisibilité manifeste ; etc. À partir d’un corpus de huit œuvres – Desig, El gos del tinent, Olors et Salamandra de Benet, Elsa Schneider, Tàlem, El temps de Planck et Forasters de Belbel –, l’analyse des référents spatiaux et temporels vise à saisir les « territoires dramaturgiques » privilégiés de deux figures majeures de la dramaturgie catalane contemporaine. / The nature and level of presence of the spatial and temporal referents have considerably differed in the Catalan theatre for the last forty years or so, at least from one period to another but certainly also from one author to another. Since the mid-1980s, playwriting has largely tended to refuse any dramatic action that would have been rooted in any geographic location or any exact point in history and, in particular, to avoid the representations of Barcelona and/or Catalonia. This thesis proposes a study of the treatment of the referents in question through some plays written by Josep M. Benet i Jornet and Sergi Belbel at a time when the Catalan dramaturgy often seems to turn away from the « real » world which has ceased to be a direct universe of reference. Benet and Belbel explore reality from the macrocosmic scale of the universe to the domestic and intimate microcosms, thanks to varied modes and dramatic principles, thereby giving rise to quite varied space-time structures. One may then observe different results of the presence and/or absence of reality: the erasing of identity markers or, on the contrary, the omnipresence of geographic and historical references, the feeling of the dilution of the world, the paradoxical effect of the legibility of historical reality despite its obvious invisibility, etc. Through a selection of eight plays – Desig, El gos del tinent, Olors and Salamandra by Benet, Elsa Schneider, Tàlem, El temps de Planck and Forasters by Belbel –, the analysis of spatial and temporal referents aims to grasp the « dramaturgic fields » emphasized by two major figures of contemporary Catalan drama.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040157 |
Date | 02 December 2013 |
Creators | Rollet, Aymeric |
Contributors | Paris 4, Universitat Pompeu Fabra (Barcelone, Espagne), Boyer, Denise, Gallén, Enric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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