L'adolescence est marquée par un engagement intense des sujets dans les relations amicales qui représentent des liens bien plus complexes qu'il n'y paraît. Les changements sociétaux infèrent une évolution de la dynamique et de la nature des relations entre adolescents. Ils participent alors largement à une diversification de leurs formes et à intensifier leurs influences sur le développement des jeunes. Dans ce cadre, l'objectif de cette étude est d'évaluer l'influence de la qualité des relations entre pairs sur la démobilisation scolaire des adolescents, ainsi que l'effet médiateur de la valeur accordée à l'école. Cette recherche, s'inscrivant dans une approche interactionniste dans le champ de psychologie sociale et du développement (Malrieu, 1973 ; Mead, 1963 ; Wallon, 1941), nous a permis de souligner la part active et subjective du sujet, tant dans son rapport aux pairs que dans son rapport à l'école. L'étude a été réalisée à l'aide d'un questionnaire, renseigné par 676 adolescents scolarisés en 3ème dans des collèges issus de l'éducation prioritaire (185) et des collèges publics et privés (582). Ce questionnaire appréhende dans une première partie la (dé)mobilisation scolaire des adolescents sous la forme d'une auto-évaluation de leur niveau scolaire, de leur attention et de leur implication en classe, de leur persévérance scolaire, et de leur intérêt pour le travail personnel et la réussite. Dans une deuxième partie, nous cherchons à appréhender la valeur que les adolescents accordent à l'école, selon les dimensions épistémiques, futures, sociales ou externalisées. La troisième partie est consacrée à la qualité des relations entre pairs appréhendée selon la recherche de conformité, la capacité à se dégager de la pression des pairs, le soutien social et le sentiment d'isolement social. Nos résultats révèlent que la recherche extrême de conformité influence significativement la démobilisation scolaire et favorise conjointement un rapport externalisé à l'école (stratégique et social). Le sentiment d'isolement participe, au contraire, à la mobilisation scolaire de l'élève et favorise un rapport épistémique à l'école. Les deux autres dimensions sont médiatisées par la valeur accordée à l'école. Il ressort ainsi que le soutien social et la pression du groupe ressentis par les adolescents favorisent la mobilisation scolaire à condition qu'ils accordent du sens à l'école pour leurs apprentissages scolaires et intellectuels, et non pour leurs apprentissages relationnels et affectifs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00813639 |
Date | 05 October 2012 |
Creators | Hernandez, Lucie |
Publisher | Université Toulouse le Mirail - Toulouse II |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.0018 seconds