Les partenariats entre ONG du Nord et du Sud sont souvent considérés comme étant des relationsasymétriques entre deux types d’organisations aux caractéristiques fortement contrastées. Pour réelleque soit la nature de ces rapports, le recours à l’histoire des relations entre pays développés et sousdéveloppéset, dans certains cas, entre ex-colonisateurs et colonisés comme seule grille de lecture favorise une interprétation en termes de domination. Ainsi, des décisions provenant des ONG du Nord seraient imposées aux organisations du Sud qui, pour continuer à bénéficier des financements nécessaires pour leurs actions, se verraient contraintes de s’y conformer. Il semblerait, cependant, que cette façon de lire les relations interorganisationnelles Nord-Sud, dans le champ de la solidarité internationale, soit plutôt limitative et ne rende que très partiellement compte de la réalité de ces rapports. En effet, en adoptant une posture théorique comme celle proposée par l’approche stratégique des acteurs où le pouvoir est considéré comme une relation négociée au regard des objectifs et contraintes des différentes parties, les comportements des ONGimpliquées dans les partenariats devraient pouvoir être lus comme relevant d’un ensemble de « jeux » visant l’acquisition ou le renforcement d’une certaine légitimité qui leur garantit l’accès aux ressources. Dans cette logique, le modèle basé sur le recrutement de cabinets de consultants comme tierce partie dans les relations, souvent dyadiques, entre ONG du Nord et du Sud, devra être interprété au-delà de la simple manifestation de la domination des premières sur les secondes. En s’appuyant sur le cas des partenariats de Brücke·Le pont (Suisse), EED et Pain pour le Monde (Allemagne) au Togo, cette thèse met l’accent sur les besoins pratiques auxquels répond ce modèle et montre l’écart entre les comportements prescrits et ceux réellement adoptés par les acteurs, reflet des stratégies des uns et des autres en fonction de leurs enjeux / Partnerships between northern and southern NGOs used to be considered as asymmetric relations between two different types of organizations with many contrasting characteristics. As real as it can be, referring to the traditional relations between developed and developing countries or countries linked by colonization relations as the one best way to explain the nature of those interorganizational relations may induct a wrong interpretation. Indeed, in that perspective, their relations can only be read such as signs of domination. However, this way of reading the North-South inter-organizational partnerships is a limited andpartial point of view. But using theoretical approaches such as those proposed by the actor’s strategy analysis where power is considered as a negotiated relationship according to the constraints and challenges of the different organizations, these relations can be differently read. For example they can be interpreted as a set of strategies which aim to acquire or strengthen legitimacy which is such a guarantee for their projects and organizations to be funded. In this way, the model which consist in recruiting consultants as a third party in the partnerships between northern and southern, NGOs has to be interpreted more than a simple sign of domination. Based on the case of study of three European NGO’s partners in Togo, this thesis focuses on thepractical needs met by this model and shows the difference between behaviours prescribed and those actually adopted by the actors, reflecting the strategies of each other according to their stakes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011BESA1044 |
Date | 21 November 2011 |
Creators | Apenuvor, Kossi Dodzi |
Contributors | Besançon, Ferréol, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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