La présente thèse aborde les représentations à propos des autochtones différenciées selon les régions géographiques de l’Équateur tout en accordant une attention particulière à celles relatives aux groupes autochtones du littoral équatorien. Ces derniers, tout particulièrement ceux de la zone méridionale, semblent devenus invisibles dans les imaginaires nationaux par rapport à leurs pairs andins et amazoniens qui dominent ces imaginaires en incarnant soit l’Autochtone docile, éprouvé et triste des haciendas, soit le sauvage de la jungle. Dans les imaginaires étatiques, l’Autochtone andin est celui qui demande l’accès à la terre et aux ressources hydriques tandis que l’Autochtone amazonien est celui qui résiste contre les projets d’extraction pétrolière et minière. L’Autochtone du littoral est associé au passé préhispanique et son autochtonie est mise en doute du fait d’être des Cholos (nom donné à l’Autochtone acculturée du littoral équatorien). Ce processus d’invisibilisation s’est progressivement construit à travers les siècles en commençant par la période inca, dont la cosmovision se structurait autour de la cordillère des Andes. Nous avons choisi d’étudier les représentations à propos des Autochtones dans les ouvrages littéraires, les manuels scolaires et dans certaines représentations iconographiques et cartographiques pour démontrer qu’elles sont effectivement différenciées selon les régions géographiques. Un autre phénomène qui va de pair avec l’invisibilisation des groupes autochtones du littoral méridional est la transformation progressive de l’identité autochtone en l’identité chola. Nous avons associé cette transformation à leur intégration économique et territoriale particulière à la nation équatorienne en comparaison avec les groupes andins et amazoniens ainsi qu’à une relation différente à la terre et au territoire permettant le développement d’un esprit entrepreneurial et une ascension sociale rapide dans le littoral équatorien. Cette étude se veut exploratoire dans le sens où notre point de départ a été nos observations quant à l’exclusion des groupes autochtones du littoral des recherches scientifiques du fait du critère démographique. Nos observations sur le terrain et les lectures que nous avons interprétées en ce sens nous ont fait penser que la documentation existante à l’heure actuelle n’accorde pas de place à la manière dont les identités du littoral ont été construites, vécues et transformées à travers l’histoire. Ayant déjà des connaissances sur la fragmentation territoriale de l’Équateur et de l’existence des différents types d’intégration des groupes autochtones à la nation équatorienne, nous avons pensé qu’il existerait des liens à établir entre l’exclusion des groupes autochtones du littoral des études et travaux universitaires, leur faible présence dans les imaginaires nationaux et étatiques et la particularité de l’intégration des groupes autochtones selon les régions géographiques du pays.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25414 |
Date | 20 April 2018 |
Creators | Tuncay, Vildan Bahar |
Contributors | Gravel, Nathalie |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xvii, 331 pages), application/pdf |
Coverage | Équateur |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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