L'étude et la gestion des risques littoraux sont plébiscitées par notre société au vu des enjeux économiques et écologiques qui y sont impliqués. Ces risques sont généralement réponse à des conditions environnementales extrêmes. L'étude de ces phénomènes physiques repose sur la compréhension de ces conditions rarement (voire nullement) observées.Dans un milieu littoral, la principale source d'énergie physique est véhiculée par les vagues. Cette énergie est responsable des risques littoraux comme l'érosion et la submersion qui évoluent à des échelles de temps différentes (événementielle ou long-terme). Le travail réalisé, situé à l'interface de l'analyse statistique, de la géophysique et de l'informatique, vise à apporter des méthodologies et outils aux décideurs en charge de la gestion de tels risques.En pratique, nous nous intéressons à mettre en place des méthodes qui prennent en compte non seulement un site ponctuel mais traitent les problématiques de façon spatiale. Ce besoin provient de la nature même des phénomènes environnementaux qui sont spatiaux, tels les champs de vagues.L'étude des réalisations extrêmes de ces processus repose sur la disponibilité d'un jeu de données représentatif à la fois dans l'espace et dans le temps, permettant de projeter l'information au-delà de ce qui a déjà été observé. Dans le cas particulier des champs de vagues, nous avons recours à la simulation numérique sur calculateur haute performance (HPC) pour réaliser un tel jeu de données. Le résultat de ce premier travail offre de nombreuses possibilités d'applications.En particulier, nous proposons à partir de ce jeu de données deux méthodologies statistiques qui ont pour but respectif de répondre aux problématiques de risques littoraux long-termes (érosion) et à celles relatives aux risques événementiels (submersion). La première s'appuie sur l'application de modèles stochastiques dit max-stables, particulièrement adapté à l'étude des événements extrêmes. En plus de l'information marginale, ces modèles permettent de prendre en compte la structure de dépendance spatiale des valeurs extrêmes. Nos résultats montrent l'intérêt de cette méthode au devant de la négligence de la dépendance spatiale de ces phénomènes pour le calcul d'indices de risque.La seconde approche est une méthode semi-paramétrique dont le but est de simuler des champs spatio-temporels d'états-de-mer extrêmes. Ces champs, interprétés comme des tempêtes, sont des amplifications contrôlées et bi-variés d'épisodes extrêmes déjà observés. Ils forment donc des tempêtes encore plus extrêmes. Les tempêtes simulées à une intensité contrôlée alimentent des modèles physiques événementiels à la côte, permettant d'aider les décideurs à l'anticipation de ces risques encore non observés.Enfin et depuis la construction de ces scenarii extrêmes, nous abordons la notion de pré-calcul dans le but d'apporter en quasi-temps réel au décideur et en tant de crise une prévision sur le risque littoral.L’ensemble de ce travail s'inscrit dans le cadre d'un besoin industriel d’aide à la modélisation physique : chainage de modèles numériques et statistiques. La dimension industrielle de cette thèse est largement consacrée à la conception et au développement d’un prototype de plateforme de modélisation permettant l’utilisation systématique d’un calculateur HPC pour les simulations et le chainage de modèles de façon générique.Autour de problématiques liées à la gestion du risque littoral, cette thèse démontre l'apport d'un travail de recherche à l'interface de plusieurs disciplines. Elle y répond en conciliant et proposant des méthodes de pointe prenant racine dans chacune de ces disciplines. / Studies and management of coastal hazards are of high concerns in our society, since they engage highly valuable economical and ecological stakes. Coastal hazards are generally responding to extreme environmental conditions. The study of these physical phenomena relies on the understanding of such environmental conditions, which are rarely (or even never) observed.In coastal areas, waves are the main source of energy. This energy is responsible of coastal hazards developed at different time-scales, like the submersion or the erosion.The presented work, taking place at the interface between Statistical Analysis, Geophysics and Computer Sciences, aiming at bringing forward tools and methods serving decision makers in charge of the management of such risks.In practice, the proposed solutions answer to the questionings with a consideration of the space dimension rather than only punctual aspects. This approach is more natural considering that environmental phenomena are generally spatial, as the sea-waves fields.The study of extreme realisations of such processes is based on the availability of a representative data set, both in time and space dimensions, allowing to extrapolating information beyond the actual observations. In particular for sea-waves fields, we use numerical simulation on high performance computational clusters (HPC) to product such a data set. The outcome of this work offers many application possibilities.Most notably, we propose from this data set two statistical methodologies, having respective goals of dealing with littoral hazards long-terms questionings (e.g., erosion) and event-scale questionings (e.g., submersion).The first one is based on the application of stochastic models so-called max-stable models, particularly adapted to the study of extreme values in a spatial context. Indeed, additionally to the marginal information, max-stable models allow to take into account the spatial dependence structures of the observed extreme processes. Our results show the interest of this method against the ones neglecting the spatial dependence of these phenomena for risk indices computation.The second approach is a semi-parametric method aiming at simulating extreme waves space-time processes. Those processes, interpreted as storms, are controlled and bi-variate uplifting of already observed extreme episodes. In other words, we create most severe storms than the one already observed. These processes simulated at a controlled intensity may feed littoral physical models in order to describe a very extreme event in both space and time dimensions. They allow helping decision-makers in the anticipation of hazards not yet observed.Finally and from the construction of these extreme scenarios, we introduce a pre-computing paradigm in the goal of providing the decision-makers with a real-time and accurate information in case of a sudden coastal crisis, without performing any physical simulation.This work fits into a growing industrial demand of modelling help. Most notably a need related to the chaining of numerical and statistical models. Consequently, the industrial dimension of this PhD.~is mostly dedicated to the design and development of a prototype modelling platform. This platform aims at systematically using HPC resources to run simulations and easing the chaining of models.Embracing solutions towards questionings related to the management of coastal hazard, this thesis demonstrates the benefits of a research work placed at the interface between several domains. This thesis answers such questionings by providing end-users with cutting-edge methods stemming from each of those domains.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015MONTS168 |
Date | 23 November 2015 |
Creators | Chailan, Romain |
Contributors | Montpellier, Laurent, Anne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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