Le paludisme est une vieille endémie tropicale bien connue, dont les moyens de prévention, de lutte, voire d’éradication sont aujourd’hui bien vulgarisés. Au Cameroun pourtant, il continue de sévir, faisant chaque année plus de victimes et de morts que toutes les autres maladies. Au vu des efforts consentis pour la contenir, nous avons choisi d’interroger les échanges discursifs entre les acteurs de la communication sociale sur le paludisme pour expliquer la persistance d’une situation aussi paradoxale. Cette maladie est, en effet, au cœur de nombreux échanges, faisant intervenir des représentations scientifiques et des représentations sociales séculaires des populations. En fonction des acteurs, l’on distingue ainsi : des discours internationaux et des discours nationaux sur cette maladie. Les seconds sont constitués principalement de discours médicaux (produits par les experts tant de la médecine conventionnelle que ceux de la médecine traditionnelle), de discours économiques et politiques. L’examen de la construction de ces discours montre que les discours nationaux sont l’adaptation des grandes orientations adoptées au niveau mondial pour la lutte contre l’endémie. Ces discours répondent, par ailleurs, aux exigences économiques, de santé publique, de mobilisation des fonds et de mobilisation sociale liés à la lutte contre le paludisme.L’analyse de ces discours a permis de déceler plusieurs entraves à la prévention du paludisme : le jeu des protagonistes de la lutte et la promotion de méthodes de prévention impuissantes à juguler durablement le fléau paludique dans le pays. Dans cette lutte en effet, des acteurs, y compris ceux entretenant des représentations sociales néfastes sur le paludisme limitent l’accès des principales cibles de la maladie (femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans) aux moustiquaires imprégnées d’insecticides. D’autres mettent en avant leurs profits personnels. Enfin, les discours montrent que les méthodes courantes de prévention de la maladie sont celles de protection contre les piqûres de moustiques et non celles de frein à leur prolifération. Elles se confinent au domaine de la santé au lieu de faire de la lutte un problème holistique de développement qui met une emphase sur les mesures d’assainissement pour contrôler la prolifération des moustiques. / Malaria is an old endemic disease which means of prevention, treatment, not to name eradication, is well known and vulgarized. However, this disease is each year the main cause of sickness and death in Cameroon, in spite of tremendous endeavors to fight it. The present research has chosen to scrutinize social communication actors’ speeches on the disease to try and shed light into this paradoxical situation. Malaria inspires a number of discourses exchanges involving scientific representations and aged social representations of populations on the disease. Based on actors’ functions, one can distinguish between international and national discourses on the disease. National discourses mainly include medical speeches (produced and used by modern and traditional medical experts), economical and political speeches. The study of the construction of those speeches shows that at the national level, the speeches on malaria are adapted from global orientations on malaria control adopted at international level. In the other hand, those speeches respond to the economical and public health requirements, as well as to resources and social mobilization needed for malaria control.Discourses analysis on malaria in Cameroun has shown that the prevention of this endemic disease is render ineffective by many reasons, namely: a kind of game played by some key actors of the fight against malaria and the promotion of prevention methods that stand little chance to sustainably get raid of the malaria scourge in the country. Some actors, including persons attached to misleading social representations on malaria, prevent the main malaria targets (pregnant women and under five children) from access to impregnated mosquito nets. By involving themselves in the fight against malaria, some other actors put forward their own interest. Lastly, some speeches clearly show that prevention methods, promoted in the country, aim at protecting populations from mosquito bides while neglecting mosquito proliferation. The tendency is to consider malaria control as an exclusive health problem instead of treating it as a holistic developmental problem, widely calling upon sanitation measures to continuously cut down in mosquito population.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO20066 |
Date | 24 November 2010 |
Creators | Mbouzeko, Raymond |
Contributors | Lyon 2, Tétu, Jean-François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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