Victimes, trafiquants, clandestins, délinquants, « narcos », aventuriers, sans-papiers, illégaux, héros, irréguliers, passeurs, frontières, naufrages, enlèvements, morts, « eldorado », « American dream ». La liste est longue pour décrire le phénomène migratoire qui touche aujourd’hui le Maroc et le Mexique. Depuis quelques années, ces deux pays attirent l’attention des gouvernements, des journalistes et des chercheurs, car ils sont désormais désignés pays de transit et de destination pour les migrants irréguliers en provenance de la région subsaharienne pour le Maroc et de l’Amérique centrale pour le Mexique. Ils se sont transformés en pays stratégiques, en zones tampons au niveau géopolitique, notamment en ce qui concerne les questions de sécurité, de gouvernance des flux migratoires et de protection des frontières des pays du Nord. En réponse à l’ampleur des flux migratoires, nous assistons à un processus de sécuritisation de la migration se manifestant fondamentalement, dans le cas de notre étude, par le renforcement du contrôle des frontières européennes et américaines et par l’externalisation de ces frontières bien au-delà de leurs limites territoriales. Une de principales conséquences de ce processus est l’augmentation des coûts économiques et humains de la migration pour traverser ces frontières créant ainsi une population de migrants qui s’installent à long terme au Maroc et au Mexique. Alors que la recherche actuelle porte principalement sur les politiques nationales et multilatérales et sur les dispositifs de sécurité et de contrôle, cette étude a pour objectif principal de comprendre les facteurs qui façonnent et influencent l’évolution du projet migratoire pendant l’attente au Maroc et au Mexique, dans un contexte de sécuritisation et d’externalisation des frontières. L’analyse repose sur une étude ethnographique ayant comporté trois périodes de collecte de données. La première période s’est déroulée au Mexique pendant le mois d’août 2013, la deuxième au Maroc entre les mois de janvier et juillet 2015 et la troisième au Mexique entre les mois d’août et décembre 2015. Au total nous avons réalisé 45 entretiens au Mexique et 30 au Maroc, en plus des données collectées à travers des observations réalisées sur le terrain. À partir de trois niveaux d’analyse (macro, méso et micro), les résultats montrent que la sécuritisation et l’externalisation des frontières précarisent davantage les migrants en mettant leur trajectoire en attente, dans une sorte d’immobilité dans la mobilité. Toutefois, pendant l’attente, les projets migratoires continuent à évoluer grâce à plusieurs facteurs qui permettent aux migrants d’entretenir leur projet de passer un jour en Europe ou aux États-Unis
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/33290 |
Date | 25 January 2019 |
Creators | Candiz, Guillermo Osval |
Contributors | Bélanger, Danièle |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xxv, 240 pages), application/pdf |
Coverage | Mexique, Maroc, Occident |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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