La présente étude a été menée au sein d'une unité psychiatrique spécifique à Montréal où les patients disposent de plusieurs périodes de temps libres durant lesquelles peu d'entre eux s'occupent de manière active et autonome. De façon exploratoire, des programmes de modification du comportement (PMC) basés sur une approche collaborative et le renforcement positif ont été mis en place dans le but de favoriser le développement d'un loisir autonome chez trois sujets cliniques souffrant de troubles sévères et persistants. L'efficacité de ces PMC a été évaluée à l'aide d'un schème à cas uniques dans lequel étaient manipulés à la fois le niveau de base en fonction des individus et les critères de performance. Dans le but d'optimiser les facteurs de réussite dans l'instauration de tels programmes cliniques, cette étude s'est aussi intéressée aux intervenants de l'unité psychiatrique qui appliquent les PMC. Pour ce faire, un questionnaire pré-post PMC sur les croyances/satisfactions envers les PMC a été présenté aux intervenants et une formation suivie par un groupe d'échanges sur le thème de la modification de comportement leur a été proposée. De part la complexité des problématiques affectant les trois sujets cliniques, il demeure difficile d'établir réellement le niveau d'efficacité de chaque programme en fonction de critères simples et précis. Cependant, les trois sujets ont démontré leur capacité à apprendre un loisir, mais un seul sujet a complété le protocole. Les deux autres sujets ont vu leur PMC terminé précipitamment en accord avec le fonctionnement de leur programme général d'intervention individuelle (PII). Bref, un seul sujet a modifié son comportement conformément aux critères préétablis en fonction de l'efficacité expérimentale et thérapeutique, mais les résultats des deux autres sujets suggèrent que leur performance a probablement reflété davantage une réaction propre à leurs caractéristiques personnelles qu'une réponse occasionnée uniquement par le programme mis en place. Chez les intervenants, le taux de réponse au questionnaire est demeuré insuffisant pour tirer des conclusions. Plusieurs possibilités peuvent venir expliquer ces résultats, comme la résistance au changement, l'instrument de mesure ou le déroulement de la recherche. La capacité à développer une habileté de loisir chez les sujets cliniques pourrait varier en fonction du type de motivation préalable au programme et aussi selon des variables personnelles. Les PMC apparaissent comme une stratégie thérapeutique appropriée à la clientèle et au milieu thérapeutique, tout en s'adaptant aux valeurs actuelles en santé mentale. Malgré les résultats mitigés, il est possible de conclure qu'une approche basée sur la collaboration et le renforcement positif dans le développement d'une activité de loisir durant les périodes libres dans une unité psychiatrique serait une avenue thérapeutique prometteuse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/2773 |
Date | January 2008 |
Creators | Fortier, Julie |
Contributors | Gagnon, Jean |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Julie Fortier |
Page generated in 0.0028 seconds