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Du corps extrêmal dans la littérature de 1980 à nos jours : altérité et parole de mort

Dans la littérature de l’extrême contemporain, la figure du corps cristallise la tendance extrême de nos sociétés occidentales (conduites à risque, sport, sexualité), un rapport à la mort marqué par l’évitement et la désymbolisation, l’individualisme croissant et une forte présence du dévoilement de l’intime. En outre, elle se caractérise par une poussée des limites de la représentation et une importante exposition du phénomène de la douleur. À travers le concept de corps extrêmal, épithète renvoyant aux traits contextuels décrits plus haut et à l’altération physique et psychologique qu’expérimente le sujet confronté à des expériences extrêmes comme la maladie et l’anticipation de la mort, cette thèse soutient l’étude de deux figures littéraires : le corps atteint du sida et celui souffrant d’anorexie. Apparues au tournant des années 1980, ces figures bouleversent de manière significative la représentation du réel et du corps. Par l’observation de six œuvres parues entre 1978 et 2009, nous analysons leurs conditions de possibilité et d’émergence, leurs modalités d’inscription dans le texte littéraire, les diverges stratégies de représentation déployées (division et morcellement de l’unité corps, déconstruction de ses attributs biologiques), la mise en discours du phénomène d’altération (description, comparaison, métaphorisation) et le rapport entre le corps et le stéréotype. Le premier chapitre cerne les balises conceptuelles et théoriques de la représentation du corps souffrant du sida et d’anorexie par un alliage théorique formé de trois approches : les travaux sur la représentation ; les recherches sur le stéréotype dans le champ de l’analyse du discours; la sociologie de la littérature, mise en relation avec les sociologies du corps et du risque. Dans le second chapitre, nous observons les représentations du corps atteint du sida dans Ève de Guy Hocquenghem, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’Hervé Guibert et Serial fucker. Journal d’un barebacker d’Érik Rémès. Le troisième chapitre, portant sur Le pavillon des enfants fous de Valérie Valère, Les murs d’Olivia Tapiero et Putain de Nelly Arcan, étudie deux types d’anorexie venant infléchir la représentation du corps : une crise identitaire et une posture de soumission aux normes ambiantes.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/34066
Date January 2016
CreatorsBessette, Ariane
ContributorsCastillo Durante, Daniel
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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