Soixante auteurs latins, du troisième siècle avant JC jusqu’au cinquième siècle de notre ère, sont convoqués dans ce travail pour contribuer comme annalistes, historiens, généraux ou Césars à démêler l’écheveau des mythes, légendes, faits historiques attestés relatant un sacrifice humain à Rome et dans l’Empire. Bien peu de ces faits furent eux-mêmes reçus comme sacrifices humains par les Romains toujours prompts à les interdire dans les provinces conquises, affirmant ainsi la supériorité de leur civilisation. Notre regard de penseurs modernes, soutenu par la rémanence toujours actuelle de véritables sacrifices humains dans le monde, nous conduit à explorer la littérature latine et, nous appuyant sur les textes dans une approche comparative, à tenter de distinguer les meurtres, assassinats, châtiments, des pratiques rituelles de mises à mort sacrées d’êtres humains. Le recensement de ces sacrifices, au sens où notre conscience actuelle nous enjoint de les définir comme tels, aboutit à une typologie dans laquelle sacrifiés, sacrificateurs, divinités allocutaires prennent la place que des siècles de respect absolu de la Loi, de la tradition, de la religion ont désignée comme nécessaire à la pérennité des institutions et de l’imperium romains. Au cœur de ces pratiques, souvent maintenues pendant des siècles, la puissance du sacré émerge comme un fondement consubstantiel à l’Urbs, le substrat de croyances générées par l’époque archaïque et consolidées par une fidélité indéfectible aux prescriptions des patres conscripti. L’angoisse des Romains affrontés aux peuples italiques puis aux barbares du nord et du sud, le constat amer que leurs légions ne sont pas invincibles et furent souvent vaincues, génèrent au fil des siècles une psychose de pérennité et de domination imposant un recours constant aux dieux protecteurs. Confortés par l’enseignement des mythes, généreux dans la transmission des légendes et l’admiration des héros, tout imprégnés de la cruauté de récits sanglants, les auteurs latins ne conçoivent les sacrifices humains que comme la mise en œuvre de rites religieux légaux à valeur expiatoire ou propitiatoire dans les situations de danger extrême pour la Cité. Il faut attendre l’apparition des premiers apologistes chrétiens pour qu’émerge une condamnation définitive de toutes les pratiques sacrificielles tant animales qu’humaines, en parallèle au rejet des divinités et croyances ancestrales. Une ère nouvelle s’annonce pour Rome, ère qui ne verra pas la disparition totale de tout sacrifice humain dans l’Empire. / Sixty latin writers, over the period from 3rd century b.c, to the 5th of our era are summoned in this work to contribute as annalists, historians, generals or caesars to untangle the skein of myths, legends, historical facts reporting a human sacrifice in Rome and in the Empire.Very few of these facts have been received as human sacrifices by the Romans, always eager to forbid them in the conquered provinces, thus maintaining the superiority of their civilization. Our look as modern thinkers, sustained by the present perpetuation of true human sacrifices in the world, leads us to investigate the latin litterature and, learning on texts with a comparative approach, to try to differentiate murders, assasinations, punishments, from ritual practices of sacred executions of humain beings. The census of such sacrifices, in the sense our present consciousness binds us to define them, results in a typology in which sacrified ones, sacrificators, adressed divinities, take the place that centuries of absolute respect of law, tradition, religion have appointed as necessary for the permanence of roman institutions and imperium.In the heart of these practices, often maintained during centuries, emerges the power of sacerty as a foundation consubstantial with Urbs, the substratum of beliefs generated by archaic times and strengthened by an indefective loyalty to prescriptions of patres conscripti.The anxiety of the Romans facing italic peoples and then northern and southern barbarians, the bitter acknowledgement that their legions are not invincible and had often been defeated, generate along centuries a psychosis of permanence and domination requiring a constant turn to protective gods.Strengthened by the lesson of myths, generous in the transmission of legends and heros admiration, wholly filled with the cruelty of bloody stories, the latin writers do not conceive the human sacrifices but as the realization of legal religions rites with either an expiatory or propitious value. One has to expect the appearance of the first christian apologists so that emerges a definitive condemnation of all sacrificial practices as much animal ones as human, at the same time as ancient beliefs and gods are thrown out. A new era is on the way for Rome, era which will not see the total disappearance of human sacrifice in the Empire.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030031 |
Date | 05 March 2012 |
Creators | Fournis, Jean-Yves |
Contributors | Paris 3, Heuzé, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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