L'alphabétisation est un phénomène social important. L'ONU y consacre annuellement la journée du 8 septembre et les gouvernements y investissent des millions chaque année. Notre recherche porte sur la période de 1660 à 1900 et recouvre la Plaine laurentienne, Montréal exceptée. Pour des raisons de séries complètes et de représentation sociale, les registres de mariages, source d'indicateur direct d'alphabétisation avec les signatures des conjoints ont été privilégiés. Le corpus d'information repose sur le dépouillement des registres de 49 paroisses pour un total de 26 215 mariages. L'échantillonnage est composé majoritairement d'éléments catholiques et français. On retrouve toutefois deux blocs minoritaires importants : les anglo-protestants et les anglo-catholiques. Si on excepte les immigrants, les gens se marient en très forte proportion dans leur lieu d'origine. L'âge des époux n'est qu'exceptionnellement donné, le curé indiquant simplement "majeur" ou "mineur". Avant le XIXe siècle, les curés ne mentionnent que rarement la profession tant des partis que de leurs parents. Après, on retrouve plus fréquemment la profession de l'époux. On attribue de façon rarissime un travail à l'épouse. Dernier point, la capacité de signer est presque toujours indiquée sauf dans les débuts de la colonie. Du point de vue de l'alphabétisation, les données permettent de constater une tendance globale et graduelle à la baisse de 1680 (26,9%) à 1779 (13,4%), avec précipitation à compter de 1740, suivie par une stagnation jusqu'en 1809. Finalement, une croissance continue mais inégale tout au long du XIXe siècle pour atteindre, en 1890-99, 74,3%; les Anglais présentant de meilleurs résultats que les Français. À l'aide de différents éléments d'analyse la démonstration a pu être faite que, ni à court ni à long terme, la Conquête n'a eu les conséquences culturelles qu'on lui attribuait. La distinction entre hommes et femmes a permis de montrer que la croyance dans la supériorité des femmes n'est que partiellement vraie et surtout après 1850. Aucun "pattern" géographique de l'alphabétisation n'a pu être dégagé, si ce n'est pour la supériorité de la ville sur la campagne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Par contre, la descente progressive de l'alphabétisation du haut vers le bas de la société est très claire. Nous avons pu finalement observer une relation directe entre l'alphabétisation et l'adoption de lois scolaires. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29449 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Verrette, Michel |
Contributors | Galarneau, Claude |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xxxiv, 397 f., application/pdf |
Coverage | Saint-Laurent, Vallée du, Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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