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S'engager pour l'environnement en Arctique : expériences et discours des femmes inuit et sámi en contexte numérique

Cette thèse s'intéresse à l'engagement environnemental des femmes inuit et sámi en contexte numérique. Située dans le champ de l'anthropologie de l'environnement, et, plus particulièrement, des changements climatiques, elle documente les expériences, les perspectives et les discours des femmes inuit et sámi engagées publiquement pour l'environnement, et visibles en ligne. L'analyse d'un corpus de données numériques (sites web, articles de journaux, réseaux sociaux, etc.) conjuguée à des entretiens semi-dirigés s'intéresse au processus de construction de l'engagement environnemental en contexte autochtone et numérique. Sur le plan théorique, elle enrichit les réflexions autour de la notion d'engagement environnemental, et des écoféminismes, dans une perspective anticoloniale. Tout d'abord, cette thèse propose un profil des femmes inuit et sámi engagées pour l'environnement en Arctique. Elle montre qu'il s'agit surtout de femmes issues des jeunes générations, et possédant un niveau académique élevé. Ensuite, elle documente les parcours de vie de ces femmes pour déterminer quels peuvent être les catalyseurs de l'engagement environnemental. La proximité avec la nature, la présence de modèles féminins inspirants dans l'entourage et l'expérience des conséquences des changements climatiques apparaissent comme des éléments déterminants pour l'engagement. Cette thèse analyse subséquemment les modes d'engagement favorisés par les femmes inuit et sámi. Elle détermine trois grandes manières de s'engager : professionnellement, bénévolement ou artistiquement. Elle démontre que le numérique peut être à la fois un espace d'engagement pour ces trois modes, mais aussi un mode d'engagement à part entière. L'exemple d'un mouvement de protestation numérique, le mouvement Fosen, est développé au sein d'un chapitre d'étude de cas. Enfin, cette thèse s'intéresse au discours des femmes inuit et sámi en contexte numérique. Il apparaît que ce discours s'inscrit dans une stratégie autochtone qui consiste à défendre une idée binaire des perspectives de la nature : celle des Autochtones, qui se décrivent comme des protecteurs « naturels » de l'environnement, versus celle des Allochtones, ancrée dans une perspective capitaliste et utilitariste de la nature. Le recours à une telle stratégie permet de donner du poids à un discours local, en l'inscrivant dans un discours global autochtone face aux changements climatiques, ainsi que de légitimer les activistes autochtones. Le numérique fait partie intégrante de cette stratégie : les femmes inuit et sámi s'approprient un espace dominé par des discours environnementalistes allochtones grâce aux réseaux sociaux ou aux médias, notamment à travers la fabrique d'une autochtonie numérique et d'une identité écologique revendiquée. / This thesis focuses on Inuit and Sámi women's environmental engagement in a digital context. Situated in the field of environmental anthropology, and, more specifically, anthropology of climate change, it documents the experiences, perspectives and discourses of Inuit and Sámi women publicly advocating for the environment, and visible online. The analysis of a digital data corpus (websites, newspaper articles, social networks, etc.) combined with semi-structured interviews focuses on the process of constructing environmental engagement in an indigenous and digital context. On a theoretical level, it contributes to the reflections around the notion of environmental engagement, and ecofeminisms, from an anticolonial perspective. First, this thesis provides a profile of Inuit and Sámi women engaged for the environment in the Arctic. It shows that they are mainly women from the younger generations, and with a high academic level. Then, it documents the life trajectories of those women to determine what may be the catalysts for environmental engagement. Proximity to nature, the presence of inspiring female role models nearby, and the experience of climate change consequences appear to be determining elements for the engagement. This thesis subsequently analyses the modes of engagement favored by Inuit and Sámi women. It determines three main ways of advocating : professionally, voluntarily or artistically. It demonstrates that the digital can be both a space for engagement for these three modes, but also a mode of engagement itself. The example of a digital protest movement, the Fosen movement, is developed in a case study chapter. Finally, this thesis focuses on the discourse of Inuit and Sámi women in a digital context. It appears that this discourse is part of an indigenous strategy which consists of defending a binary idea of the perspectives of nature : that of indigenous peoples, who describe themselves as « natural » protectors of the environment, versus that of non-indigenous peoples, anchored in a capitalist and utilitarian perspective of nature. The use of this strategy gives weight to a local discourse, by integrating it into a global indigenous discourse about climate change, and contributes to legitimize indigenous activists. The digital is an integral part of this strategy : Inuit and Sámi women appropriate a space dominated by non-indigenous environmentalist discourses thanks to social networks or the media, particularly through the creation of a digital indigeneity and a claimed ecological identity.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/151666
Date03 October 2024
CreatorsMarc, Laëtitia
ContributorsHervé, Caroline, Cocq, Coppélie
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xviii, 315 pages), application/pdf
CoverageArctique, Arctique.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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