Mon travail de thèse porte sur la « Scapigliatura democratica », un mouvement littéraire italien qui se développa à Milan entre les années 60 et 80 du XIXe siècle. Par rapport au plus large mouvement de la « Scapigliatura », la « Scapigliatura democratica » se caractérise par le lien étroit entre littérature et politique qui est à la base de son projet culturel. Mon étude a pour objectif d’analyser ce phénomène de politisation dans la production narrative et journalistique des représentants les plus significatifs du mouvement (Arrighi, Bizzoni, Tronconi, Valera, Cameroni).Après un chapitre introductif sur l’état de l’art concernant ce sujet, la thèse s’articule en deux parties principales. Dans la première, nous avons cherché à donner une description du rapport entre « Scapigliatura » et politique de la fin des années 1850, au moment où le terme « Scapigliatura » paraît pour la première fois dans le fragment signé par Cletto Arrighi La scapigliatura, jusqu’à « La Farfalla » de Angelo Sommaruga, un des derniers journaux liées au mouvement ; en passant aussi par l’expérience cruciale du « Gazzettino Rosa » (1867-1873) de Achille Bizzoni et Felice Cavallotti. Afin d’éviter toute confusion terminologique avec les études critiques précédentes, nous avons privilégié les usages du mot « Scapigliatura » qui venaient de l’intérieur du mouvement, notamment des articles-manifestes à la première personne que l’on retrouve souvent dans les journaux « scapigliati » de l’époque. En ce sens, une des tâches principales de notre travail à été d’évaluer, selon l’auteur ou le journal concerné, l’évolution et le différent degré de politisation du terme.Dans la deuxième partie, en revanche, l’objectif a été d’étudier en parallèle la production littéraire et journalistique du mouvement, en essayant d’en montrer la contiguïté aussi bien au niveau formel qu’au niveau de contenus. L’hypothèse que nous avons voulu vérifier, en particulier, est qu’un même courant « pamphlétaire » (Angenot, La parole pamphlétaire, 1982) traverse l’ensemble de cette production, tous genres littéraires ou pragmatiques confondus. Il en découle que le trait distinctif de la « Scapigliatura democratica » réside moins dans sa configuration artistique ou littéraire que dans sa disposition rhétorique. A cet égard, nous avons montré que même la tendance littéraire du réalisme, majoritaire au sein du mouvement, se caractérise dans son application concrète par la forte influence de catégories éthiques et idéologiques qui sont extralittéraires. Dans le dernier chapitre de cette partie, nous avons mis à l’épreuve cette idée de littérature hybride en analysant quelques-unes parmi les batailles à la fois culturelles et politiques menées par le mouvement tout au long de son activité, comme celles concernant le militarisme, la morale bourgeoise ou la question sociale dans l’univers urbain.En conclusion, nous avons souligné l’importance de la réflexion politique dans la construction de l’identité du mouvement, ainsi que le rôle novateur d’intellectuel-agitateur que les écrivains-journalistes « scapigliati » eurent dans la crise politique et culturelle de l’Italie de premières années après l’Unité. Cela se fit notamment par la proposition d’une littérature de combat qui allait montrer toute sa puissance et sa capacité d’incidence sur la société à partir de la fin du XIXe siècle. / My thesis work focuses on the “Scapigliatura democratica”, an Italian literary movement that developed in Milan between the 60s and 80s of the 19th century. Compared to the broader Scapigliatura movement, the Scapigliatura democratica is characterized by the close link between literature and politics that underlies its cultural project. My research aimed to investigate this phenomenon of politicization in the narrative and journalistic production of the most significant representatives of the movement (Arrighi, Bizzoni, Tronconi, Valera, Cameroni).After an introductory chapter on the state of the art, the thesis is divided into two main parts. In the first, we sought to describe the relationship between “Scapigliatura” and politics, from the late 1850s, when the term “Scapigliatura” first appeared in Cletto Arrighi’s fragment La scapigliatura, to the journal called «La Farfalla» by Angelo Sommaruga, one of the last newspapers linked to the movement; and also passing through the crucial experience of «Gazzettino Rosa» (1867-1873) by Achille Bizzoni and Felice Cavallotti. In order to avoid any terminological confusion with previous critical studies, we favoured the use of the word “Scapigliatura” from within the movement, in particular the articles written in the first person that were often published in the “scapigliati” journals of the time. In this sense, one of the main tasks of our work has been to evaluate, according to the author or journal concerned, the evolution and the different degree of politicization of the term.In the second part, our goal has been to show the contiguity between literary production and the journalistic activity of the movement, both formally and in terms of content. The hypothesis we wanted to verify was, in particular, the presence of some features related to the pamphlet genre (Angenot, La parole pamphlétaire, 1982) in all this production. It follows that the distinctive feature of the “Scapigliatura democratica” lies less in its artistic or literary configuration than in its rhetorical disposition. In this respect, we shown that even the literary trend of realism, which is the majority within the movement, is characterized in its concrete application by the strong influence of extraliterary ethical and ideological categories. In the last chapter of this section, we tested this idea of hybrid literature by analyzing some of the battles, both cultural and political, waged by the movement throughout its activity, such as those concerning militarism, bourgeois morality or the social question.In conclusion, we underlined the importance of political reflection in building the identity of the movement, as well as the innovative role of intellectual-agitator that the “scapigliati” writer-journalists had in Italy’s political and cultural crisis in the first years after Unity. This was done in particular by the proposal of a combat literature, which would show all its power and its capacity to have an impact on society from the end of the 19th century onwards.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019GREAL011 |
Date | 14 October 2019 |
Creators | Bonelli, Francesco |
Contributors | Grenoble Alpes, Università cattolica del Sacro Cuore (Milan, Italie). Facoltà di scienze politiche, Neppi, Enzo, Paccagnini, Ermanno |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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