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Une participation fructueuse des parents à l'initiation sacramentelle des enfants

Ma pratique pastorale

Depuis toujours, il est reconnu que les parents sont les premiers éducateurs de la foi de leurs enfants. À première vue, il peut paraître étrange que nous nous interrogions aujourd'hui sur l'importance de la participation des parents lorsque vient le temps pour les enfants d'accéder aux sacrements du Pardon et de l'Eucharistie. Peut-on y découvrir quelque chose d'inédit? N'est-ce pas une chance d'explorer de nouvelles voies évangéliques pour notre temps? Voilà des interrogations que je porte depuis les débuts de ma recherche dont le sujet est: «Une participation fructueuse des parents à l'initiation sacramentelle des enfants». Face à ce sujet, les opinions courantes sont diverses allant de l'enthousiasme à l'indifférence. Consciente de cette réalité fort complexe, c'est avec audace et optimisme que, dans le présent mémoire, je réponds affirmativement à ces questions. Depuis six ans, tout en poursuivant ma tâche d'enseignante à l'élémentaire, je me suis engagée au niveau de l'initiation sacramentelle des enfants pour les sacrements du Pardon et de l'Eucharistie.

Une véritable problématique

De nos jours, force est de constater que la foi ne va plus de soi et que nous vivons dans une culture où le monde référentiel des sacrements chrétiens n'a que bien peu de sens ou de valeur pour la vie quotidienne. Les nouvelles orientations pastorales concernant l'initiation sacramentelle des enfants que l'Assemblée des évêques du Québec nous a présentées en juin 1983 ont suscité un grand branle-bas dans notre Église québécoise. L'implication des parents est une pièce majeure de ce projet pastoral. Mon observation m'a permis de mettre en lumière que dans les faits la participation des parents fait problème. Telle que vécue actuellement, cette pastorale met en relation des comités dont les membres sont des «nucléiques» et des parents qui sont pour la majorité «périphériques» par rapport à l'Église. Il y a réellement une diversité d'appartenance chez les parents.

Comme l'indique le titre de mon mémoire, j'essaie de trouver différentes avenues de solution au problème signalé. Cependant, je dois d'abord «comprendre» cette réalité. C'est l'étape de la problématisation. Pour y parvenir, j'ai recours à certaines disciplines. En voici un petit aperçu. La psychologie nous montre par exemple que la participation de chacun a quelque chose d'unique; de son côté, la sociologie nous démontre la nécessité d'une approche diversifiée et l'importance du respect de l'apport varié des personnes. Avec l'analyse transactionnelle, nous découvrons qu'il est essentiel d'adopter une attitude «adulte» alors que l'andragogie religieuse nous apprend que les procédés d'animation «obliques» rejoignent davantage la mentalité contemporaine. La théologie dite «inductive» nous indique que nous devons être au coude à coude avec nos contemporains, les incitant à rechercher d'abord du sens pour leur vie; tandis que l'histoire nous révèle qu'il faut des démarches bien axées sur le vécu des personnes.

Dans mon interprétation, je pousse un peu plus loin ma réflexion en puisant dans notre héritage ecclésial. Premièrement, je fais une relecture praxéologique du texte de la guérison de l'aveugle-né (Jn 9, 1-41). Celui-ci met en évidence des éléments qui éclairent notre pratique pastorale. Cette démarche de cheminement dans laquelle Jésus engage l'aveugle se révèle un modèle que devrait adopter une Église qui se veut missionnaire. En consultant notre héritage chrétien, l'histoire de l'Église, nous remarquons que les valeurs humaines sont le véritable point de départ de toute démarche pastorale. Avec Vatican II, un renouveau s'est amorcé; les interpellations sont nombreuses et pressantes. Ce concile n'apparaît-il pas comme une première étape dans la redécouverte de l'Esprit Saint? Ne reconnaît-il pas la responsabilité des laïcs dans l'Église? Jean-Paul II présente la mission éducative des parents comme un véritable ministère. Louis-Marie Chauvet nous propose un autre sens à la sacramentalité. Pour sa part, Joseph Moingt nous parle de la nécessité d'envisager du neuf et de la réorganisation de l'initiation sacramentelle.

Au niveau de l'intervention, je présente les aspects fondamentaux sur lesquels doivent se greffer nos projets d'intervention si nous voulons assurer la fécondité de notre pratique pastorale. Je suggère ensuite quatre pistes d'intervention qui, selon moi, se révèlent prioritaires. Ces pistes nous amènent à des actions bien concrètes et nous font prendre en considération d'autres actions souhaitables.

Dans la prospective, je vous fais d'abord part de l'Église dont je rêve. M'inspirant du livre «Devenir libre dans le Christ», de Simon Dufour, je parle ensuite d'un nouveau modèle d'initiation chrétienne. Il s'agit d'un cheminement catéchuménal dont ce théologien nous offre même les assises pédagogiques en proposant le sens de la vraie liberté dans le choix d'être chrétien.

Des enjeux sérieux

Ma recherche m'a amenée à mettre en évidence que l'Église doit parier sur les efforts historiques et libérateurs de notre temps. Ouverte au cheminement, elle doit accueillir toute personne et présenter des démarches diversifiées. Si elle propose les sacrements d'une manière valable et adaptée, ils seront «des points d'eau» sur la route de la vie. En fait, Vatican II ne nous propose-t-il pas un christianisme de foi et de liberté, le seul qui ait de l'avenir?

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1480
Date January 1991
CreatorsThibeault, Esther
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1480/, doi:10.1522/1470043

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