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Relations entre le soutien au travail, les stratégies de coping et la qualité de vie au travail d'infirmier(e)s d'unités psychiatriques en France

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal. / Le corps professionnel infirmier qui regroupe 460 000 individus en France,
assume une fonction sociale nodale au sein de nos systèmes de santé. Ce milieu
professionnel qui offre une vision du travail du soin à double facette
(Technique/relationnelle) est l'objet d'un intérêt multidisciplinaire croissant.
Nonobstant, les études menées sur l'aspect identitaire de la profession, c'est sous l'angle
de la santé au travail que nous appréhenderons son objet.
Nombre d'études, menées ces vingt-cinq dernières années ont mis en évidence
que les métiers en relation avec le public et plus particulièrement ceux en rapport avec la
maladie et la mort, généraient des tensions émotionnelles et psychiques intenses. Selon
cette perspective, le stress subi dans le quotidien du travail de l'infirmière a été
abondamment développé, soit sous l'angle de l'épuisement professionnel ou encore sous
celui de la détresse émotionnelle. Plus récemment, les centres d'intérêt se sont déplacés
vers d'autres indicateurs, tels que la satisfaction au travail, le bien-être psychologique ou
encore la qualité de vie au travail. Ces approches volontairement positives attestent que
si le travail du soin est générateur de stress, ce dernier peut être modulé par des
ressources personnelles ou situationnelles que l'individu interpose entre lui et le
stimulus.
Dans le contexte de rationalité économique actuelle où la restructuration
complète des systèmes de santé fragilise le sentiment de sécurité au travail, il est
pertinent, dans le souci du maintien de la qualité des soins, d'interroger en amont, la
qualité de vie au travail des infirmier(e)s. C'est l'objet de la présente étude dont le but
est de décrire les niveaux de qualité de vie et de soutien au travail ainsi que d'identifier
les stratégies de coping utilisées par des infirmier(e)s d'un établissement psychiatrique
de la région parisienne. En seconde intention, les relations possibles entre les différentes
variables d'intérêt ont été examinées. L'échantillon de convenance de 131 individus constitué à partir de la population
infirmière disponible de rétablissement a été invité à remplir un questionnaire auto administré constitué de trois instruments de mesure soit : le Work Relationshin Index
(WRI) qui correspond à une des trois dimensions du Work Environment Scale (WES)
élaboré par Moos (1986) ; Le questionnaire de copine de Paulhan , Nuissier, Quintard,
Cousson et Bourgeois (1994) adaptation française du Ways of Coping Check-List de
Vitaliano et al. (1985) ; l'échelle de la qualité de vie au travail de Elizur et Shye(1991)
dans sa traduction française (Delmas, 1999) et d'un talon sociodémographique. La
modèle d'adaptation de Roy (Andrews & Roy, 1991) a servi d'assise conceptuelle dans
le cadre de cette recherche. Les données collectées ont été analysées statistiquement à
l'aide du logiciel SPSS.9.
Dans l'ensemble, il appert que les infirmier(e)s qui ont participé à cette étude
témoignent d'une qualité de vie au travail modérée. Des éléments contextuels, tels que
la perception d'etre moyennement soutenu par ses collègues de travail ou par son
supérieur hiérarchique, de ressentir un stress intense face à certaines situations, appuient
ce constat. La dimension relationnelle est omniprésente dans les résultats de cette
recherche puisque, tant le soutien du supérieur que la cohésion entre les pairs sont
associés significativement et positivement à la qualité de vie au travail de ces
infirmier(e)s. Par ailleurs, la recherche de soutien social, stratégie la plus significative à
l'endroit de la qualité de vie au travail, bénéficie de l'effet médiateur du soutien du
supérieur et dans une moindre mesure, de la cohésion entre les pairs. Ces résultats
confirment le rôle essentiel joué par le supérieur hiérarchique à l'endroit de la qualité de
vie au travail perçue par les infirmier(e)s de cette étude.
Bien qu'ils ne puissent être généralisés à l'ensemble de la population infirmière,
ces résultats permettent néanmoins de poser l'importance de la dimension relationnelle
dans les environnements de travail contraignants.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32736
Date12 1900
CreatorsCarlier, Patricia
ContributorsDuquette, André
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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