Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal / Le but de cette étude est l'analyse du processus de paix au Chiapas depuis 1994, entre le gouvernement mexicain et l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Les principales hypothèses sont les suivantes: le conflit chiapanèque est le résultat d'une structure sociale conflictuelle ; l'EZLN a pu s'insérer dans une région particulière du Chiapas, soit la Selva, dû à son développement en marge de l'élite chiapanèque; le processus de paix est une manière pour les parties de poursuivre leur confrontation par la voie politique ; les intérêts des parties lors du processus de paix varient selon la conjoncture politique ; et le développement d'une paix durable est favorisé par la transition démocratique. L'étude est fondée sur une recherche documentaire qui a été menée à partir de monographies et d'articles de revues spécialisées. De plus, nous avons utilisé des articles de revues d'actualité et de journaux mexicains. Dans le but d'approfondir la compréhension du cas étudié, nous avons adopté une approche à la fois descriptive et comparative. Nous avons retenu tous les faits significatifs afin d'être systématique et non seulement ceux qui correspondaient à nos attentes. Les principales conclusions de l'étude sont les suivantes : la rébellion zapatiste est la conséquence de la domination politique et économique de l'élite traditionnelle chiapanèque sur les autochtones. Vers les années quatre-vingts, les canaux traditionnels de médiation entre l'élite et les autochtones se sont fermés suite à un l'effritement du pouvoir de l'oligarchie, ce qui a suscité l'augmentation de la violence envers les communautés autochtones indépendantes. L'élite chiapanèque n'est pas disposée à une modernisation des relations politique et économique. L'insertion d'un groupe révolutionnaire dans la région de la Selva a été la conséquence de son évolution particulière: les structures communautaires de la Selva ont été soustraites au pouvoir de l'élite suite à l'influence de l'Église et des groupes de gauches qui ont laissé place à une structure organisationnelle indépendante très enracinée. Le processus de paix au Chiapas depuis 1994 a été inégal : le gouvernement mexicain a négocié avec les zapatistes lorsque la conjoncture politique le lui commandait. Les stratégies de l'EZLN ont également évolué selon les circonstances régionales, nationales et internationales. La transition démocratique et la paix durable sont reliées. La négociation de la paix doit inclure tous les acteurs significatifs et implique une modération idéologique. L'application de la paix durable est ardue selon ce qui a été vécu au Salvador et au Guatemala. Le processus de paix au Chiapas n'est pas strictement régional, il est surtout lié à la problématique de la démocratisation du Mexique. Enfin, l'analyse du processus de paix au Chiapas va nous permettre de mieux comprendre la politique mexicaine contemporaine. La rébellion zapatiste n'est pas un phénomène déconnecté de la réalité nationale puisque les événements survenus au Chiapas sont fortement liés à l'agenda politique national. L'étude du cas particulier du Chiapas nous permet également de mieux conceptualiser les dilemmes liés à la transition démocratique, notamment celle par pacte de paix, qui ne concerne pas seulement que l'Amérique latine.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33216 |
Date | 03 1900 |
Creators | Tremblay, Annie |
Contributors | Ducatenzeiler, Graciela, Prud'Homme, Jean-François |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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