Cette étude se place dans le champ des études transatlantiques afin d’analyser les modalités selon lesquelles les romances historiques ont constitué une réponse aux exigences lancinantes de doter les États-Unis d’une littérature nationale dans la première moitié du XIXe siècle. Créé en Grande-Bretagne par Walter Scott, ce genre est repris et adapté par ses contemporains américains, en particulier James Fenimore Cooper, Washington Irving et Catharine Maria Sedgwick. Dans un premier temps, nous avons étudié la réception de Walter Scott et de ses Waverley Novels et leur impact sur le marché du livre américain. Une analyse, notamment, des journaux qui fleurissent lors du regain de patriotisme de l’après-Guerre de 1812, a permis de montrer que se côtoient alors panégyriques de Walter Scott et appels récurrents à l’émergence d’un « Scott américain ». C’est ensuite la réponse des auteurs américains que nous avons étudiée. S’ils adoptent certains codes génériques scottiens afin de répondre à la volonté nationale de mettre en scène l’Histoire américaine, Cooper, Irving et Sedgwick font de leurs romances historiques le vecteur privilégié d’une mise en valeur de la matière américaine : une Histoire riche en événements, des ancêtres à célébrer, un territoire national aux propriétés spécifiques, qui la mettront sur un pied d’égalité avec les nations européennes. Alors que les romanciers utilisent leurs œuvres pour promouvoir une nation américaine culturellement distincte, s’opère une recomposition générique. La romance historique se fait alors le lieu d’une mythogenèse pour l’Amérique via l’écriture d’une épopée nationale, qui permet de remonter les âges vers une temporalité indéfinie afin de fonder la Jeune République en une nation organique, digne de soutenir la comparaison avec ses homologues outre-Atlantique. / This work, belonging to the field of transatlantic studies, analyses to what extend historical romances formed a response to the ongoing wish to provide the United States with a national literature in the first half of the nineteenth century. The genre, fashioned in Great Britain by Walter Scott, was taken up and adapted by his American contemporaries, and in particular, James Fenimore Cooper, Washington Irving, and Catharine Maria Sedgwick. The first chapter tackles the reception of Walter Scott and of his Waverley Novels, and their impact on the American book market. Our analysis in particular of the newspapers and periodicals that flourished in the surge of patriotism following the War of 1812, has enabled us to show that the panegyrics for Walter Scott stood just alongside the recurrent calls in the same pages for the birth of an “American Scott.” The response given by the American authors forms the second part of our analysis. As they appropriate some of the generic traits of the Scottian historical romance in order to comply to the nation’s wish for a portrayal of American history, Cooper, Irving, and Sedgwick use the genre to showcase the American matter – a history full of events worth narrating, ancestors worth celebrating, and a national territory with its own features – that would bring the United States on a level with the European nations. As the writers thus promote a culturally distinct American nation, the genre gradually morphs into a form of national epic. Through this mythogenesis at work in the writings under study, the United States are given a timeline that dissolves into an indeterminate temporality, thereby shaping the Early Republic as an organic nation, fit for contention with its transatlantic counterparts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSEN074 |
Date | 01 December 2017 |
Creators | Pilote, Pauline |
Contributors | Lyon, Specq, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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