Toutes les illustrations qui ponctuent cette thèse ont été réalisées par Chantal Poirier.
Elles ont été insérées dans le texte selon un ordre méticuleusement aléatoire. / Le texte qui suit, malgré son libellé onomastique (le nom « John Cage »), son orientation disciplinaire (la « théorie littéraire ») et sa visée thématique (« la révision du commentaire critique »), se place d’emblée dans une posture d’écriture et de création. Il consiste à proposer comme point de départ l’identité de la forme textuelle et de sa dérivation métatextuelle, en d’autres mots : de la voix citée et analysée avec l’autre voix citante et analysante. Cette prémisse dérive elle-même d’une confrontation locale : les spécificités et les idiosyncrasies de la textualité mise en place par John Cage à partir des années quarante (partitions littéraires des recueils Silence et A Year from Monday, mésostiches de M et X, réécritures et « writing through » d’Empty Words…). En effet, l’examen par la théorie littéraire d’un corpus aussi disséminé et « néologique » que l’est celui de John Cage pousse son rédacteur à poser la question de sa propre écriture (« autoréflexivité ») et à rendre possible une réalisation artistique personnelle (« performativité »). C’est donc à travers la contingence d’une langue et d’une subjectivité au travail que la théorisation (textuelle) du texte cherche ici à s’élucider et à s’écrire.
Le travail commence par installer les modalités à la fois circulaires et circulatoires de la théorie littéraire, une tension rhétorique et épistémologique qu’il identifie sous le nom d’« aporie autoréflexive » (le texte théorique est concerné par la question de lui-même). Il s’efforce ensuite d’analyser la nouveauté de l’œuvre littéraire cagienne, en empruntant un schéma dialectique et antagoniste : d’un côté, une « textualité-objet », originale et orthographique, de l’autre, une « textualité-sujet », disséminante et intertextuelle, anarchique et jubilatoire. Enfin, le texte propose la révision, la recomposition, la « réécriture » du commentaire critique sur les bases nouvelles d’une textologie autoréflexive et performative — une indiscipline d’écriture qui utilise sciemment les coordonnées linguistiques de son élocution (néologie, typographisme, procédés citationnels…) et qui fait place sans camouflage ou refoulement à la personnalité intertextuelle, contextuelle, métissée du rédacteur. Par l’entremise d’une sorte d’« exemplarité textuelle » (Cage), ce travail insiste pour une synthèse à la fois productive et expressive des voix analysées et analysantes dans les études littéraires. On verra que, par moments, cette proposition implique que le texte se marginalise. / The following text, despite its onomastic labelling (the name “John Cage”), its disciplinary orientation (“literary theory”), and its thematic aim (“the revision of the literary commentary”), positions itself as a writing and creative venture. It starts by stating the strict identity of texts and metatexts, in other words, of the quoted, analyzed voice, with the quoting, analyzing other voice. This premise derives from a specific confrontation: the specificities and idiosyncrasies of John Cage’s literary production since the late 1940s (the literary scores from the anthologies Silence and A Year from Monday, the mesostics from M and X, the rewritings and “Writing through’s” from Empty Words…). Indeed, the examination by literary theory of a body of work as disseminated and “neological” as John Cage’s encourages the literary critic or theoretician to ask the question of his own writing (“self-reflexivity”) and also to make possible an original artistic realization (“performativity”). It is therefore through the possibilities of a language and of a subjectivity at work that the (textual) theorization of texts tries herein to elucidate and to write itself.
This work starts by setting up the modalities both circular and circulatory of literary theory—a rhetorical and epistemological tension that will be identified as the “self-reflexive aporia” (the theoretical text is primarily concerned by the question of itself). It then tries to analyze the novelty of Cage’s literary work, using a dialectical and antagonistic configuration: on one hand, an “objective textuality”, original and orthographical; on the other hand, a “subjective textuality”, disseminating and intertextual, anarchic and unrestrained. Finally, this text proposes the revision, recomposition and “rewriting” of the critical commentary on the basis of a new self-reflexive and performative textology. That is: a sort of undiscipline in writing that knowingly manoeuvres the linguistic coordinates of its elocution (neology, typographism, quotation processes…) and that does not try to conceal or repress the intertextual, contextual, heterogenous and disparate personality of its author. Through a sort of “textual exemplarity” (Cage), this work insists on a synthesis both productive and expressive between the voices analyzing and the voices being analyzed. We will see accordingly that this proposition implies, from time to time, that the text be marginalized.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/5981 |
Date | 06 1900 |
Creators | Simard, Charles Robert |
Contributors | Cochran, Terry |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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