Dans une étude critique, s'appuyant sur l'analyse aristotélicienne du langage (Aristote, 2000a; Benveniste, 1966), sur l'émergence historique de ce que (Crosby, 1997) appelle la mentalité pentamétrique de la société moderne, sur l'exposé anthropologique de (Jorion, 2009) de l'invention par l'Occident des concepts de Vérité et de Réalité (objective), et, s’inspirant, sur un plan plus limité, des incursions dans la pensée chinoise du philosophe helléniste Jullien (Jullien, 1995, 2009), il est démontré que les nombres, l'espace et le temps sont des constructions sociales sémiotiques ; et exposé que les méthodes philologiques, en révélant les fossés sémiotiques (Cruse, 2004; Lyon, 1995), apportent un éclairage absent des études multiculturelles traditionnelles (Hofstede, 1983; Maison, Hanges, Javidan, Dorfman, et Gupta, 2006). De là, sont mis en avant les bien-fondé de (a) l'exercice du doute de soi, de l'ouverture d'esprit, et de la capacité de désapprendre dans les contextes interculturels et interdisciplinaires, et de (b) la prise de conscience des fossés sémiotiques entre cultures et entre disciplines et leur impact sur la cognition des individus, des équipes, des groupes et des organisations. Ancré épistémologiquement dans la réfutabilité poppérienne (Popper, 2002) et le paradigme kuhnien du progrès scientifique (Kuhn, 1996), partant du traité sociologique sur la confiance sociétale en les nombres (Porter, 1995), l’auteur se joint au débat sur la nature des sciences sociales. Ces constats empiriques éclairent l’activité de modélisation dans les sciences sociales. Exposant que la qualité de construction sociale des mathématiques (Berger & Luckmann, 1966b; Jorion, 2009) est en pratique ignorée à la fois par les chercheurs en sciences sociales et les praticiens des affaires, sont évoquées (a) la façon dont la théorie physique post-newtonienne avance en construisant de nouvelles algèbres, et (b) les alternatives théoriquement licites à l'arithmétique de Péano et la géométrie euclidienne qui n'ont pas été explicitement rejetées ou considérées dans les modélisations sociales. Des tentatives indépendantes et superficiellement paradoxales de théorisation des organisations avec divers outils mathématiques —en particulier (Bitbol, 2009; Donaldson, 2010)— sont ensuite conciliées. Puis, des principes de développement d’un corpus mathématique phénoménologiquement fondé et spécifique aux sciences sociales sont exprimés. Ensuite, est exposé comment une double perspective de réseaux sociaux, appliquée conjointement aux niveaux sémantique et culturel, peut utilement étendre l'analyse qualitative de discours. Pour illustrer les implications pratiques de cette thèse, un terrain fertile est retenu ; une méthodologie d’intégration post-fusion de la connaissance organisationnelle sans perte d'information, proposée. Jouant du rôle particulier des énumérations, des informations spatiales, et des informations temporelles dans le discours et la langue occidentaux (Aristote, 2000a; Benveniste, 1966), une méthodologie, qui s'appuie à la fois sur la normalisation de base de données du domaine des systèmes d’information (Codd, 1970, 1972, 1974; Date, Darwen, & Lorentzos, 2003; Fagin, 1977, 1979, 1981) et du modèle dynamique de création de connaissances SECI (Nonaka, 1994) du domaine de la gestion des connaissances en sciences de gestion, est décrite. Cette méthodologie, baptisée Archinormalisation par l’auteur, introduit le concept sociologiquement ancré d’Entité sans Attribut.Enfin, de nouvelles voies de recherche sont évoquées / In a critical management study, drawing on Aristotelian analysis of language (Aristotle, 2000; Benveniste, 1966), (Crosby, 1997)’s historical analysis of the emergence of what he coins modern society’s pentametric mentalité, (Jorion, 2009)’s anthropological exposition of the West’s invention of Truth and (objective) Reality, and following, albeit with a much more limited scope, in the footsteps of Hellenist philosopher Jullien’s forays into Chinese thought (Jullien, 1995, 2009), numbers, space and time are revealed as semiotically-grounded social constructs and philological methods —revealing semiotic gaps (Cruse, 2004; Lyons, 1995)— shed light unmatched by past multicultural surveys (Hofstede, 1983; House, Hanges, Javidan, Dorfman, & Gupta, 2006).From this, are defended the merits of exercising self-doubt, open-mindedness, and unlearning capability, whilst in cross-cultural and crossdisciplinary contexts, and awareness of cross-cultural and cross-disciplinary cognitive gaps at the individual, team, group and organizational levels.Anchored epistemologically in Popperian falsifiability (Popper, 2002), Kuhnian scientific progress (Kuhn, 1996) and Porter’s sociologicaltreatise on our trust in numbers (Porter, 1995), the author joins the debate on the nature of social science. What this thesis’ empirical findings reveal in the context of mathematically supported model-building in the realm of social science is explored; that social scientists and business practitioners model-building is blindsided to the socially constructed nature of mathematics (Berger & Luckmann, 1966; Jorion, 2009) is pondered; how post-Newtonian theoretical physics builds new theory by building new math is evoked; mathematically sound alternatives to Peano arithmetic and Euclidean geometry that have not been explicitly dismissed or considered by social scientists is exposed; independent and superficially paradoxical attempts to theorize organizations with various bodies ofmathematics are reconciled —notably (Bitbol, 2009; Donaldson, 2010); and development principles towards a phenomenologicallygrounded mathematics corpus are yielded. Next, how a social network perspective applied conjointly at the semantic and cultural levels of analysis may usefully extend and bring insights to standard qualitative content analysis is put forward. To illustrate the practical implications of this thesis, one fertile ground is focused upon and a loss-less method to merge indwelled information systems is posited. Empirically illustrating the Aristotelian breakdown of language into its component parts (and the special role numbers, space, and time play in Western discourse and language), a methodology is described for nonloss post-merger integration of organizational knowledge that builds both on (Codd, 1970, 1972, 1974; Date et al., 2003; Fagin, 1977, 1979, 1981) database normalization from the field of Information Management in Computer Science, and on (Nonaka, 1994)’s SECI dynamic model of knowledge creation fromthe field of Knowledge Management in Business Administration Studies. This methodology, coined Archnormalization by the author,introduces the sociologically-grounded concept of Attribute-free Entities. Finally, further avenues of research are outlined that ultimately lie beyond the scope of this thesis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011EHEC0002 |
Date | 14 September 2011 |
Creators | Idelson, Marc |
Contributors | Jouy-en Josas, HEC, Besseyre des Horts, Charles-Henri |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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