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Analyse des conditions d'implantation des centres de santé et de services sociaux (CSSS) : études de cas de l'intégration verticale de la gouvernance des établissements dans deux régions

L’intégration verticale de la gouvernance constitue l’une des options privilégiées pour réorienter les systèmes et les services de santé autour de la 1re ligne, mais les expériences en ce sens demeurent rares. Cette recherche a étudié la mise en œuvre locale des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) à la suite de la réforme de 2003-2004 au Québec; notre objectif est de montrer comment et sous quelles conditions s’est instaurée l’intégration de la gouvernance administrative des établissements de santé. À l’aide d’un cadre d’analyse issu de l’économie politique, des études de cas ont été menées dans six territoires de deux régions (Bas-Saint-Laurent et Chaudière-Appalaches), et ce, en s’appuyant sur une analyse documentaire et la réalisation de 32 entretiens semi-dirigés. La recherche souligne la singularité des expériences, les contingences locales modulant fortement la dynamique et les stratégies d’implantation. Nos constats saillants s’articulent autour de quatre axes convergents. L’axe de la territorialité démontre le rôle institutionnalisé des municipalités régionales de comté (MRC) comme référentiel historique et contemporain d’organisation des services de santé. Grâce à l’axe de l’histoire institutionnelle, nous observons que la mise en place des CSSS s’inscrit plus largement dans un processus séquentiel et évolutif, composé depuis les années 1990 de phases interreliées de fusions parfois conflictuelles ou de rapprochements plus consensuels. L’axe des organisations et des missions montre que la lutte polarisée, au départ, entre les établissements hospitaliers et communautaires devient rapidement caduque, alors que les missions, elles, demeurent résilientes et sont transcendées et maillées à des rythmes différents selon les territoires. Finalement, l’axe des acteurs nous permet de constater que la contribution des individus au processus d’implantation s’avère plus déterminante que celle des groupes. Les pratiques décrites sous ces quatre axes renvoient à une dynamique commune, celle d’une constante tension entre deux logiques : la résistance et l’appartenance. Génératrices de conflits, ces logiques sont arbitrées au moyen de la négociation et du compromis, ce qui porte à conclure à la nature proprement politique du processus de mise en œuvre locale des fusions, puisqu’il la rejoint tant dans ses objets que dans ses modes d’action. / Vertical integration of healthcare organizations is one of various solutions put forward to reorient health systems and services around primary care, but such experiments remain limited. We examined the implementation of Health and Social Services Centres (HSSCs), introduced by the 2003-2004 reform and aimed at merging healthcare facilities in the province of Quebec. Our research objective intends to show how and under what conditions the integration of healthcare organisations’ administrative governance was made possible. Rooted in a political economy analytical framework, six case studies were conducted in territories within two regions (Bas-Saint-Laurent and Chaudière-Appalaches), using documentary analysis and 32 semi-structured interviews. Our results unveil the singularity of experiences across the six territories, the implementation dynamic and strategies being highly influenced by local context. Our key findings are organized around four convergent axes. First, territoriality portrays the institutionalized status of the regional county municipality (RCM) as an historical and contemporary scheme around which health care services are organized. Second, from an institutions’ history perspective, the research brings to light that HSSC’s implementation is more broadly part of an evolutionary and sequential process, made of interconnected phases of often conflicting mergers and other more consensual forms of organizational integration put in place since the 1990s. Third, the axis of organisations and missions reveals how the initial opposition between hospital and community services fell short rapidly, but also that the healthcare institutions’ missions showed resilience and therefore integrated at different paces in each territory. Finally, under the actors axis, the research shows how individuals had a greater impact than groups in the implementation processes. The practices described in our research share a common dynamic of constant tension between two logics: resistance and belonging. These logics generate conflicts which are mediated through negotiation and compromise. This leads to conclude to the political nature of the mergers’ implementation process, given that it meets the definition of politics, in both its objects and its actions modes.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/24827
Date20 April 2018
CreatorsMartin, Elisabeth
ContributorsReinharz, Daniel
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xix, 563 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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