« Cette thèse porte donc sur les conditions de production et de réception de l'ensemble des téléromans diffusés par le réseau français de Radio-Canada, de 1952 à 1977. Entre La famille Plouffe et Du tac au tac il y a, certes, une révolution technique dans le monde de la télévision, une révolution tranquille dans la société québécoise et une évolution extrêmement rapide du rôle qu'a joué la télévision dans cette société. Ces mutations, plus ou moins liées, ont directement affecté nos téléromans en participant aux changements qui s'y sont opérés. Car, il ne faut pas s'y tromper: si le discours actuel, venant des intellectuels surtout, tend à propager qu'"on voit une émission, on les a vues toutes", une observation diachronique de ces vingt-cinq premières années prouverait plutôt que la réception et, dans une moindre mesure, la production de téléromans ont subi d'importantes transformations. Nous souhaitons, dans ce travail, rendre compte de cette évolution. L'expérience acquise par tous, auteurs et comédiens, réalisateurs et techniciens, la connaissance du média et de ses contraintes, les caprices de la censure, l'affinement des techniques et l'assouplissement des conditions de travail sont autant d'éléments qui furent prépondérants dans la fabrication du téléroman et qui modifièrent peut-être l'accueil que devaient faire les intellectuels à ces oeuvres. Le pivot central de cette thèse est donc la mise en parallèle de la production des téléromans, d'une part, et les réactions qu'ils ont suscitées, tant auprès du public que des critiques, d'autre part. Nous aurons constamment en tête le souci d'éclairer le cheminement de cet éloignement entre instances critiques et émissions populaires. La question que nous jugeons fondamentale et à laquelle nous voulons trouver une réponse est la suivante: comment et pourquoi, en vingt-cinq ans, la critique, qui est le principal témoin de la vitalité culturelle d'une société, passe-t-elle, pour le même type de programme, d'un jugement plutôt favorable à un discours essentiellement péjoratif? A partir de cette question, une multitude d'aspects seront abordés dans cette recherche, tous liés à l'histoire des téléromans et à l'histoire de la critique de télévision au Québec, avec, en filigrane, l'histoire des vingt-cinq premières années de Radio-Canada. Et, sous-jacente à cette question se posera toute celle de la culture savante et de la culture populaire. Malgré les difficultés que posent ces deux concepts et bien que les définitions qui en sont faites soient aussi variées que complexes, nous les utiliserons, au cours de cette recherche, dans leur sens le plus classique: culture savante et culture populaire seront entendues comme dichotomiques, la première pouvant être comprise comme étant une forme raffinée de la seconde ou, à l'inverse, la seconde, une forme détériorée de la première. Les rapports entre l'une et l'autre, le jeu d'opposition qui, toujours, les a définies, ressortiront inévitablement de notre analyse des téléromans et des critiques qui leur furent faites. »--Pages 3-4
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/55969 |
Date | 26 April 2024 |
Creators | Eddie, Christine, Eddie, Christine |
Contributors | Saint-Jacques, Denis |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | x, 307 feuillets, application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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