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Des technologies et des territoires

Ces travaux font l'hypothèse que la technologie, qu'il s'agisse de mécanisation, d'irrigation ou de TIC est incluse, comme l'espace dans le social. Si les TIC possèdent leurs dynamiques propres, construites par des interactions multiples entre des acteurs exogènes et endogènes, l'auteur ne souscrit pas ni au paradigme techniciste ni à l'autonomie de la technique. S'il n'y a pas lieu de mythifier les TIC, la difficulté consiste à évaluer leur place dans un système territorial comme signe et/ou agent de la production de l'espace. Il s'agit d'aller au-delà d'une géographie de l'inventaire certes utile pour un objet aussi récent et instable, pour se tourner vers une géographie de l'ingénierie spatiale, intégrant dans une critique sociale raisonnée, les « effets » de l'introduction d'une perturbation sur un territoire. <br />L'approche se centre sur les interactions et les changements d'échelle qui montrent qu'en fonction des clés d'entrée, la hiérarchie des interactions peut se modifier même si le cadre d'analyse utilisé pour la recherche reste stable et repose sur un ensemble de sept variables (l'innovation, les champs de force du système englobant, le jeu des politiques publiques, le capital social du territoire, les stratégies des acteurs, les temporalités, les formes spatiales).<br />Les stratégies des acteurs sociaux occupent donc une place majeure dans des travaux qui ne prennent tout leur sens que dans une approche interdisciplinaire s'ils veulent éclairer l'ensemble des problématiques recoupant les champs de la technologie, de l'espace et de la société. <br />L'auteur revisite la problématique de l'emboîtement des échelles territoriales. Comment des stratégies d'acteurs, externes à un territoire (à l'échelle locale ou régionale), interfèrent-elles avec le système d'acteurs territorial et produisent-elles de l'espace ? Trois niveaux d'analyse sont enchâssés. L'analyse « macro » se fonde sur les effets contraignants pour les jeux d'acteurs, des cadres réglementaires (lois, normes, standards) et idéologiques, eux-mêmes produits sociaux de jeux d'acteurs. L'analyse « méso » est centrée sur le jeu d'acteurs des politiques publiques (croisement des politiques de subventions, du choix des territoires, du discours sur la technologie). Enfin l'analyse « micro » consiste à étudier la technologie « en pratique » à partir d' études de terrain longitudinales. <br />Un détour vers la littérature des « stratégistes » permet de réintroduire un peu plus de « temps » dans l'espace. Si ces positions de recherche ont toujours donné une place importante au temps cristallisé des objets ou au temps présent des conflits d'acteurs ou des représentations, le temps de la technologie présente certains caractères (évanescence de la technique, importance de la dimension prospective) qui impliquent d'inclure toutes les dimensions tactiques et surtout stratégiques des jeux acteurs dans l'analyse. Enquête, modèles et modélisations, analyse systémique ou systèmes théoriques ont accompagné la démarche de recherche Chemin faisant, l'auteur a écarté de sa boîte à outil certains appareils ou au contraire procédé à quelques acquisitions. Mais tout cet outillage est le produit d'une synthèse, celle de l'apport méthodologique (enquête de terrain, interdisciplinarité, analyse systémique ) de deux maîtres successifs, B. Kayser et R. Brunet.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00085835
Date22 February 2006
CreatorsPuel, Gilles
PublisherUniversité Toulouse le Mirail - Toulouse II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typehabilitation ࠤiriger des recherches

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