Fondée sur une enquête ethnographique multisituée, à Mexico et dans le Wisconsin (États-Unis), cette thèse prend pour objet la façon dont les migrants mobilisent l'ethnicité à différentes étapes de leur parcours migratoire. A partir du cas d'Indiens mexicains (les Otomis de Santiago Mexquititlán), elle s'intéresse aux exo et aux endo-identifications des migrants indiens, ainsi qu'à leurs formes d'organisation. Le choix d'analyser conjointement migration interne (vers Mexico) et migration internationale (de Mexico vers les États-Unis) permet d'évaluer l'influence de différents facteurs sur la conception de projets migratoires transnationaux : les systèmes de hiérarchies ethno-raciales nationaux et locaux, le contexte urbain de départ et les migrations individuelles ou collectives préalables. Dans la perspective d'une sociologie compréhensive et d'une sociologie des acteurs, ce travail éclaire les processus de subjectivation à l'œuvre dans la migration. Il montre que l'ethnicité est une variable que sollicitent les Indiens pour composer leurs projets migratoires. Les migrants opèrent en effet des choix sous contrainte entre individuation et communalisation, rapprochement ou distanciation des réseaux ethniques, visibilité ou occultation des marqueurs de l'ethnicité. En analysant les contextes d'opportunités politiques, l'intersection des rapports sociaux de classe, de race, de genre, et l'impact des statuts administratifs, cette thèse constitue un apport à la sociologie des migrations, ainsi qu'aux études sur le genre et les relations interethniques, en particulier en Amérique Latine.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00674937 |
Date | 03 November 2011 |
Creators | Perraudin, Anna |
Publisher | Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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