Qu’est-ce qui distingue les Contes et scènes de la vie de famille (1865) de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) des contes moraux de la même époque ? Quelle idéologie est véhiculée dans ces contes et à qui est-elle destinée ? Pour répondre à ces questions, j’établis d’abord l’horizon d’attente des lecteurs de contes moraux au XIXe siècle. De cette façon, il est possible de comprendre dans quel espace social et littéraire Desbordes-Valmore conçoit son projet d’écriture et de quelle façon elle applique, interprète et contourne les règles qui régissent l’écriture du conte moral pour enfants. Pour voir l’effet-idéologie qui parcourt les récits de Desbordes-Valmore, j’analyse chacun des contes en fonction de la poétique de la norme établie par Philippe Hamon dans Texte et idéologie. En étudiant de près les foyers normatifs et les évaluations des différents savoirs des personnages, je suis en mesure de constater que Desbordes-Valmore présente une écriture subversive qui, pour reprendre les mots de Pierre Bourdieu dans Langage et pouvoir symbolique, a « la possibilité de changer le monde social en changeant la représentation de ce monde qui contribue à sa réalité ou, plus précisément, en opposant une pré-vision paradoxale, utopie, projet, programme, à la vision ordinaire, qui appréhende le monde social comme monde naturel ». Ce qu’elle propose par son écriture, c’est un altruisme porté par une voix maternelle forte qui vient faire front à l’individualisme bourgeois patriarcal qui domine la société dans laquelle elle vit et écrit.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:3365 |
Date | 03 1900 |
Creators | Jean, Marie-Claude |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/3365/ |
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