Notre recherche vise à découvrir pourquoi et comment les entreprises industrielles répondent aux problèmes environnementaux dans « l'atelier du monde ». Nous élaborons une approche interdisciplinaire en intégrant la modernisation écologique (MÉ) et l'hypothèse de Porter pour analyser l'action environnementale des entreprises aux niveaux méso et micro. Ces perspectives en sociologie et en gestion postulent une relation positive entre la protection environnementale et le développement économique. Pour évaluer la pertinence de ces perspectives, notre analyse se concentre sur l'identification des facteurs qui influencent les actions en réseaux d'acteurs et d'institutions, ainsi que sur le lien entre la réglementation et l'innovation. En utilisant les méthodes mixtes (observation participante, sondage et entrevue), nous avons collecté, lors de l'enquête de terrain (2013-2014) dans le delta de la Rivière des Perles, des données en provenance de plus d'une centaine d'entreprises dans quinze secteurs industriels. Quatre résultats clés se dégagent de cette étude. D'abord, 88% des entreprises interrogées ont pris des mesures. Notre typologie d'entreprise montre que les « traînards » résistent à l'action et que les « suiveurs » changent à contrecœur leur comportement. Les « adeptes » adoptent des technologies propres éprouvées; tandis que les « éco-innovateurs » créent de nouveaux produits. En outre, les réglementations strictes, les préoccupations financières et la concurrence sont les déterminants de l'action. Les firmes assujetties aux lois sévères ont tendance à se conformer. Celles qui desservent des marchés concurrentiels sont susceptibles d'innover. De plus, les réglementations strictes sur l'innovation produisent des résultats mitigés. Ces réglementations semblent nécessaires, mais elles sont insuffisantes pour déclencher l'éco-innovation. La relation entre le gain économique et environnemental est dynamique et dépend du type de mesures environnementales, des caractéristiques d'entreprise et des facteurs contextuels. Enfin, les affirmations de la MÉ sont partiellement confirmées par nos résultats. Ces derniers révèlent l'implantation répandue des instruments de marché, laquelle indique l'émergence de l'« économisation » de l'écologie. Contrairement aux études antérieures, la nôtre montre que les acteurs économiques contribuent à « écologiser » l'économie. L'État partage les responsabilités environnementales avec ces acteurs tout en exerçant son pouvoir cohésif. Pour faire avancer la recherche, nous proposons de conceptualiser un modèle hybride et d'incorporer la théorie de l'acteur-réseau dans un cadre élargi. / The research aims to discover why and how Chinese industrial firms in the world's workshop are responding to environmental issues. We elaborate an interdisciplinary approach by integrating ecological modernization theory (EMT) and the Porter hypothesis. These sociological and strategic management perspectives postulate that economic growth can be associated with environmental protection. The perspectives complement one another through combining micro-level and meso-level analysis of corporate environmental actions. To assess the validity of the Porter hypothesis and the explanatory power of EMT, attention is given to identifying factors affecting actions and to analyzing the regulation-innovation nexus and institutional networks. Using mixed-methods research techniques (participant observation, survey, and interview), we conducted our 2013/14 fieldwork by accessing a sample group of over 100 firms from 15 industry sectors located in the Pearl River Delta region. Four major findings emerge from our analysis. First, 88% of the surveyed companies took environmental actions. A typology of the enterprises illustrates that "laggards" displayed resistance and "takers" took action reluctantly. "Followers" were inclined to adopt proven clean technologies, whereas "eco-innovators" created new products. Secondly, stricter environmental regulations, financial interests, and competition are key factors for driving corporate actions. The sampled firms subjected to stricter requirements tended to be compliant and achieved environmental goals, and companies serving competitive markets were most likely to be industry leaders engaging in eco-innovations. Our third finding reveals mixed results in the effects of stricter regulations on eco-innovation and on the financial outcome of environmental improvements. Stricter regulations appear necessary, but they are insufficient for triggering eco-innovation. The relation between economic gain and environmental benefit is dynamic, depending on the type of environmental actions, firm characteristics, and contextual factors. Finally, the claims made by EMT are partially supported by our fourth finding, wherein wide application of market-based instruments suggests the emergence of the "economization" of ecology. Contradictory to prior research, our study shows that economic actors contribute to "ecologizing" the economy. The state shared environmental responsibilities with non-state actors, while exercising its coercive power. For future research, we propose conceptualizing a hybrid model and incorporating actor network theory into a broader framework.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/73765 |
Date | 12 November 2023 |
Creators | Li, Yuan Zheng |
Contributors | Guay, Louis |
Source Sets | Université Laval |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiii, 302 pages), application/pdf |
Coverage | Chine. |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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