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L’institutionnalisation de la scène Hip-hop underground à Montréal, ses enjeux et rapports au mainstream

Cette recherche vise à explorer l’organisation complexe et la structure actuelle de la scène Hip-hop underground à Montréal, afin d’expliquer les dynamiques sociales et relations de pouvoir régulant les interactions entre mainstream et underground. Dans une démarche d’étude de cas, nous avons rencontré les artistes-rappeurs des deux collectifs montréalais Kalmunity et
Urban Science. Nous avons ainsi observé que ces collectifs sont le lieu d’une forme d’institutionnalisation de la scène. En l’absence de lieux dédiés à la culture, ils permettent la centralisation de ses acteurs et produisent un système de normes et de pratiques sociales partagées dans cette communauté.
La scène Hip-hop à Montréal est organisée autour d’un enjeu de visibilité, articulant ses dynamiques sociales et logiques relationnelles. Si les collectifs limitent l’accès à la scène par un système de normes et de conditions d’accès, les médias mainstream quant à eux contrôlent l’accès à une audience de masse en imposant des règles propres à l’univers médiatique. Deux formes de visibilité s’opposent donc : une visibilité underground et sociale structurée par les collectifs, reposant sur la réputation à l’intérieur d’un groupe restreint d’interconnaissances, face à une visibilité mainstream et médiatique, fondée sur le principe de célébrité, propulsée par les médias.
Enfin, les scènes underground et mainstream montréalaises ne valorisent pas les mêmes sources d’autorité quant à leurs pratiques sociales et artistiques. Le pouvoir représente pour les artistes underground une forme de domination s’exerçant par l’intermédiaire des médias, qu’ils refusent car jugée extérieure à la scène. À l’inverse, les collectifs représentent pour les artistes une autorité légitime car exercée à l'intérieur de leur communauté, et par conséquent adaptée à la réalité de leurs pratiques artistiques. / This study examines the current organization of the underground Hip-hop scene in Montreal and its power relations. To understand its dynamics, tensions and competition, we investigate the complex structure of the underground scene. Approaching this research as a case study, we met the artists-rappers from the two Montreal’s collectives Kalmunity et Urban Science. We then noticed that the collectives become institutions of the underground scene. With no actual locations dedicated to Montreal's Hip-hop culture, the collectives themselves embody a symbolic space where social actors can gather and create a hub for the network of professionals within the underground scene through a system of rules and social and artistic practices. The underground scene is hinged on the main issue of visibility, organizing the social dynamics and
relational logics.
We observe two types of visibility : an underground and social visibility structured around the collectives, based on reputation inside a restricted group of artists, facing a mainstream and mediatic visibility, built on fame and propelled by the media. Finally, the underground artists regard power as a form of domination by the media. They refuse the media injonctions seen as extrinsic to the scene. Conversely, the collectives represent a legitimate authority for underground artists, practiced inside their restricted community, therefore coherent to their artistic practices.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25640
Date12 1900
CreatorsPoulain, Hélène
ContributorsSirois, Guillaume
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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