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Prise de risque et construction identitaire : analyse des parcours de vie des jeunes vétérans de l’Infanterie canadienne ayant vécu un déploiement en Afghanistan

Se servant des jeunes vétérans de l’infanterie des Forces armées canadiennes ayant vécu un déploiement en Afghanistan comme observatoire permettant la compréhension de l’articulation entre la prise de risque et la construction identitaire, notre étude explore les significations que ces jeunes accordent à leur expérience avant, pendant et après leur service militaire. Tout en prenant en considération les facteurs structuraux attachés à leur expérience (la trajectoire familiale, la trajectoire scolaire, la trajectoire professionnelle et la trajectoire personnelle), notre thèse met l’emphase sur le sens que prend la prise de risque, et ce, tout particulièrement en lien avec la construction identitaire. Guidée par les œuvres théoriques de David Le Breton portant sur la « passion du risque » et sur le travail de Stephen Lyng sur les « activités limitrophes », nous nous intéressons à la construction identitaire des jeunes vétérans dans un rapport dynamique entre l’expérience vécue et la prise de risque encourue dans un contexte sociétal aux caractéristiques particulières, soit celui de la modernité avancée.
Si la plupart des travaux de la sociologie militaire portent essentiellement sur des études quantitatives portant sur les différents aspects de l’expérience des militaires, celles-ci peinent à mettre de l’avant une analyse théorique exhaustive du sens de la prise de risque présente dans leur parcours de vie et ceci du recrutement jusqu’à la démobilisation. Pour sa part, la sociologie du risque est surtout dominée par des études qualitatives qui prennent comme objet le phénomène de la prise de risque, surtout chez les jeunes. Malheureusement, celles-ci négligent considérablement l’étude des métiers où la prise de risque, pouvant entraîner la mort ou de graves blessures physiques et psychologiques, est présente de façon continue. C’est à la lumière de ce constat que cette étude propose de poursuivre le débat en établissant le pont entre ces deux domaines de la sociologie. En amalgamant les théories de la prise de risque personnelle émanant de la sociologie du risque à la sociologie militaire traditionnelle, nous tenterons de dépasser les limites des lectures réductionnistes de l’expérience des jeunes vétérans de l’Infanterie canadienne ayant vécu un déploiement en Afghanistan.
S’inscrivant dans le cadre de la méthodologie qualitative et s’inspirant de l’approche dite des parcours de vie, des entrevues individuelles semi-dirigées ont été réalisées auprès de vingt-quatre jeunes vétérans de l’infanterie des Forces armées canadiennes. Âgés de moins de trente ans (moyenne =27), ces jeunes vétérans ont tous vécu un déploiement en Afghanistan entre 2006 et 2011. Les thèmes ressortant des témoignages de ces jeunes, analysés selon le processus de la théorie ancrée, nous ont permis de circonscrire nos trois grands objectifs de recherche: définir les principales trajectoires (familiale, scolaire, professionnelle et personnelle) vécues par les jeunes avant de se joindre à l’Infanterie canadienne et au moment précis où ils choisissent cette profession; définir l’expérience des jeunes fantassins une fois dans l’Infanterie canadienne; définir l'expérience des jeunes vétérans une fois démobilisés.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/37952
Date02 August 2018
CreatorsChapman, Jean-François
ContributorsPacom, Diane
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf

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