Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / La lecture individuelle est un moyen d'apprentissage que tous les étudiants en formation professionnelle à l'ordre universitaire doivent utiliser pour répondre aux exigences des professeurs. Elle est aussi utilisée par les professionnels en cours d'emploi qui doivent continuellement mettre à jour leurs connaissances par la lecture de nombreux documents et rapports, de même que par le recours de plus en plus fréquent aux nouvelles technologies de l'information et des communications. Il existe actuellement peu de connaissances scientifiques qui permettent de décrire ce qu'implique l'acte de lire afin d'acquérir intentionnellement des connaissance à l'ordre universitaire, et plus spécifiquement en lien avec un domaine professionnel. L'état des connaissances en regard de la lecture pour apprendre exige donc que soit élaboré un cadre conceptuel qui rende compte de la complexité de cette lecture pour apprendre. Afin de représenter cette complexité, la présente recherche propose un cadre conceptuel élabore à partir de l'analyse de quatre cadres de référence de la lecture pour apprendre et de quatre modèles de la compréhension en lecture. Tous s'inscrivent dans le courant de la psychologie cognitive. Neuf composantes, regroupées en trois catégories, sont comprises dans le nouveau cadre conceptuel. La catégorie du contexte comprend l'intention de lecture. La catégorie du lecteur intègre, d'une part, les caractéristiques de rapprenant, composées des connaissances antérieures et de la conception de l'apprentissage; et, d'autre part, les stratégies de rapprenant composées des stratégies de lecture, d'apprentissage, de métacognition et de gestion des ressources. Enfin, la catégorie du texte comprend la superstructure du texte et sa structure organisationnelle. Cette recherche a trois objectifs : décrire les stratégies qu'utilisent des étudiants en médecine lorsqu'ils lisent pour acquérir des connaissances professionnelles dans un curriculum d'apprentissage par problèmes; mettre en relation les stratégies et les évaluations effectuées sur les textes par les sujets eux-mêmes; et enfin, mettre en relation les stratégies avec les connaissances acquises pendant la période de lecture. L'expérimentation s'est déroulée à la mi-octobre 1995 auprès de six étudiants inscrits à leur troisième année de formation en médecine à l'Université de Sherbrooke. Les sujets ont été sélectionnés à partir de la technique d'échantillonnage par choix raisonné. Les stratégies et les évaluations de textes ont été collectées à partir d'entrevues et de la rédaction d'un dossier de ecture. Elles ont ensuite été compilées pour chacun des sujets et pour l'ensemble de ceux-ci sous forme de matrices de fréquences. Les connaissances ont été collectées à partir de deux entrevues; une avant et la seconde après la semaine de lecture. Ces connaissances ont été évaluées en quantité et en qualité par deux médecins professeurs à la Faculté de médecine. En ce qui concerne les résultats reliés au premier objectif de la recherche, il est intéressant de noter que quatre des six sujets mettent l'accent sur les sù-atégies de lecture de textes et sur les strategies métacognitives qui permettent l'organisation de la lecture, telles que chercher des references complémentaires ou satisfaisantes, évaluer le travail accompli, etc. Pour ce qui est des deux autres sujets, un étudiant met plus l'accent sur les stratégies d'apprentissage et l'autre utilise à la même fréquence les trois stratégies, d'apprentissage, de lecture et de métacognition. Ce dernier met l'accent, en lecture, sur le traitement des idées principales contenues dans le texte et, en apprentissage, sur des stratégies appartenant à toutes les catégories. Le travail de ce dernier est représentatif de la lecture pour apprendre élaborée dans le cadre conceptuel de la présente recherche. Toutefois, l'analyse des stratégies en lien avec les intentions de lecture permet de voir que la majorité des étudiants utilise des stratégies en lien avec la lecture pour apprendre dans au moins une intention de lecture. Concernant le deuxième objectif de la recherche, à partir de données restreintes quant aux nombre d'évaluations rapportées par les sujets et à leur orientation principale au regard de la satisfaction du contenu, quelques considérations ressortent de cette analyse. D'abord, cinq sujets sur six utilisent des stratégies d'apprentissage lorsque le texte est évalué comme satisfaisant, un n'utilise qu'une stratégie de lecture. Tous les sujets qui appliquent des strategies d'apprentissage choisissent celle de l'élaboration qui est en lien avec la constmction des connaissances élaborée dans le cadre conceptuel de la présente recherche. Quatre sujets appliquent des stratégies des trois catégories — d'apprentissage, de lecture et métacognitives — quelle que soit revaluation effectuée, alors que deux sujets n'appliquent qu'une stratégie lorsque le contenu est satisfaisant : de lecture pour l'un et d'apprentissage pour l'autre. Au sujet du troisième objectif de la recherche, une analyse des relations qui existent entre les connaissances et les stratégies d'apprentissage permet de dégager trois aspects particuliers qui peuvent expliquer les différences individuelles des six sujets de la présente recherche. On retrouve le choix des stratégies utilisées fréquemment, celles utilisées dans des intentions spécifiques et, enfin, la présence de connaissances antérieures. Les stratégies utilisées dans les différentes évaluations de texte et les stratégies utilisées dans les intentions de lecture présentent certaines similitudes. Plusieurs stratégies d'apprentissage appliquées lorsque le texte est évalué comme ayant un contenu satisfaisant sont semblables à celles que l'on retrouve surtout dans l'analyse de l'intention spécifique «d'acquisition de connaissances générales reliées au problème». Par ailleurs, les stratégies qui se démarquent quant à leur certaine fréquence d'utilisation pendant la semaine sont celles qui se retrouvent, en général, dans les textes évalués insatisfaisants. Deux considérations pédagogiques peuvent découler de ces résultats pour les professeurs qui veulent venir en aide aux étudiants en médecine de Sherbrooke. La première consiste à favoriser chez les étudiants une utilisation des stratégies d'apprentissage qui pemiettent d'élaborer et d'organiser les informations, de même que de la stratégie de lecture qui permet de faire ressortir la macrostructure du texte (traiter les idées principales). La deuxième consiste à s'assurer que les sujets, qui évaluent fréquemment le contenu d'un texte comme étant insatisfaisant, ne présentent pas plutôt des difficultés reliées à la lecture du texte; et plus spécifiquement des difficultés à faire ressortir les idées principales qui sont en liens avec leurs intentions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27286 |
Date | January 1996 |
Creators | Cartier, Sylvie |
Contributors | Tardif, Jacques |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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