La seconde moitié du 20e siècle a été marquée par le développement accéléré des agences privées de sécurité, principales organisatrices d’un marché très florissant, qualifié à tort ou à raison de «marché de la peur». Partant de ce constat d’une part, et celui d’une élévation sans précédent des dépenses et des moyens privés mobilisés par les activités de protection et surveillance d’autre part, cette recherche se propose d’en interroger les raisons et d’en décrire les formes en se situant dans une perspective ancrée dans la sociologie du travail. Le terrain de recherche privilégié ici est le centre commercial. En s’inspirant des travaux de Michel Foucault, cette thèse déconstruit les présupposés traits distinctifs entre la sécurité publique et la sécurité privée qui ont longtemps nourri les recherches dans ce domaine en montrant au contraire ce que les deux formes de sécurité ont en commun. L’hypothèse ainsi retenue est que l’activité de surveillance apparaît comme une nouvelle manière de gérer la distance entre classes sociales, dans un contexte où les barrières géographiques entre classes sont de moins en moins visibles. De ce fait, les surveillants se construisent, sur le tas, des catégories de personnes et d’attitudes suspectes à partir de leur stock d’expériences personnelles. Par ailleurs, la thèse analyse l’identité professionnelle des surveillants, inséparable du fait que la plupart d’entre- eux sont immigrés. Pour expliquer cette "ethnicisation", l’hypothèse retenue est celle du «compromis silencieux» entre des immigrés que leur situation sociale, économique ou administrative dispose à accepter des conditions de travail et de rémunération peu attrayantes et des entrepreneurs privés disposés à tirer parti de cette main d’œuvre et de l’esprit docile qu’ils comptent trouver chez elle. / In the second half of the twentieth century, the development of agencies of private security has significantly increased. These organizations have become the main part of a flourishing market qualified rightly or wrongly as ‘’market of fear’’. From that fact but also for the significant increase in expenditure and equipment involved in the private security activities, the research aims at questioning the reasons and describing the forms from the labour sociology’s perspective. The main fieldwork of the research is the supermarket. Based on the work of Michel Foucault, this PhD thesis deconstructs the presupposed features between public and private security that was in fashion during the past decades, showing the similarities of these two types of security. The hypothesis is that surveillance activity seems to be a new way for the management of the distance between social classes in a context where geographic barriers are becoming less visible. From then on, the staff is trained on the job, referring to a spectrum of suspicious persons and attitudes, based on their personal experiences. Moreover, the thesis reviews the professional identity of these security workers, who are mostly immigrants. This ‘’ethnicization’’ finds its roots in a silent compromise between the immigrants who are aware of their social, economic and administrative situation and the (private) employers who want to take profit from this ‘’docile’’ manpower.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010EVRY0003 |
Date | 27 January 2010 |
Creators | Gandaho, Tchéouénou Patient |
Contributors | Evry-Val d'Essonne, Mispelblom Beyer, Frederik |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage |
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