Thèse diffusée initialement dans le cadre d'un projet pilote des Presses de l'Université de Montréal/Centre d'édition numérique UdeM (1997-2008) avec l'autorisation de l'auteur. / Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Un grand nombre des travaux réalisés par les ethnologues touchent à la dimension ethnique de la variation humaine. Cependant, les outils conceptuels qu'on emploie pour analyser ces phénomènes sont demeurés flous et sous-théorisés. Cette thèse a, par conséquent, un double but: celui de raffiner, sur la base d'une analyse critique, les outils conceptuels permettant de cerner le processus de construction de l'objet d'étude (l'identité ethnique), et celui de les appliquer à l'étude du processus de construction identitaire d'un groupe précis (les Gitans de la basse Andalousie). L'approche développée est non essentialiste, l'identité étant abordée ici comme un processus de construction sociale et historique. Ce n'est pas un contenu culturel ou des traditions qui déterminent les contours de cette identité mais, au contraire, le processus de construction de la frontière qui la définit. Cette thèse constitue une réflexion sur la frontière ethnique en tant que lieu d'expression de l'identité ethnique, et en tant que lieu d'étalage des produits symboliques que le groupe estime investis d'une signification différenciatrice. Le propos de cette étude était d'établir la nature des frontières de l'identité ethnique en explorant leur composition, leurs principes de construction, pour identifier les forces de leur transformation à l'œuvre historiquement et encore aujourd'hui. La méthodologie a emprunté deux voies parallèles : celle de la constitution des outils conceptuels et analytiques dans le cadre d'une théorie du social s'inspirant de celles de Pierre Bourdieu et d'Anthony Giddens et puis, celle de leur application dans l'étude de cas. Cette dernière comprenait les démarches suivantes : un examen critique de l'utilisation du concept d'identité ethnique dans la littérature concernant les groupes tsiganes en Europe en général et les Gitans d'Espagne en particulier; une recherche terrain de 17 mois (divisée en trois séjours) permettant la cueillette d'histoires de vie, d'une revue de presse, etc. Cette démarche permet de déceler une frontière ethnique discontinue, à intensité variable dans le temps et dans l'espace : un conglomérat de pratiques sociales et rituelles, non pas une barrière étanche, immuable et divorcée des pratiques quotidiennes et rituelles. Cette frontière s'établit autour de certaines pratiques sociales, celles qui sont perçues comme étant des enjeux pour l'identité, ce qui m'amène à proposer deux nouveaux concepts analytiques : celui de terrain d'investissement identitaire et celui d'afficheur identitaire. Ainsi, les Gitans de la basse Andalousie se constituent en tant que groupe à la fois en marge et en symbiose avec la société majoritaire, en se construisant des espaces propres au sein même des institutions de celle-ci. C'est ce qui leur a permis de rénover leurs stratégies identitaires malgré la transformation radicale du contexte socio-économique dans lequel elles évoluent. Les résultats de cette recherche ont une incidence tant au niveau théorique (en ce qui concerne l'identité ethnique et concepts afférents) et au niveau des politiques étatiques concernant les minorités ethniques qui, pour la plupart, se basent sur une conception de la frontière ethnique trop monolithique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/6792 |
Date | 06 1900 |
Creators | Thède, Nancy |
Contributors | Bernier, Bernard |
Source Sets | Université de Montréal |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | text/html et application/pdf |
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