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Le stage en entreprise : facteur de développement? Un dispositif de formation structuré par des instruments langagiers. -- Rôle du stage en formation initiale d'ingénieurs

Il est couramment admis aujourd'hui que le stage en entreprise est essentiel à la formation, fut-elle universitaire. Peu de travaux pourtant se sont intéressés à la manière dont le stage contribue à la professionnalisation et au développement et à la formation des élèves et étudiants. La thèse réalisée dans le cadre de l'Ecole des Mines de St Etienne cherche à explorer en quoi le stage en entreprise pour des élèves en formation d'ingénieurs pouvait être facteur de développement Appuyé sur une perspective socio-constructiviste, et sur la théorie de l'activité issue des approches vygotskienne la thèse s'intéresse à la manière dont les instruments langagiers structurent la pratique du stage, permettent la réflexivité et la mise en visibilité des contradictions des systèmes d'activité entre l'entreprise et l'Ecole et à l'intérieur même de l'Ecole.L'approche théorique permet de définir les hypothèses suivantes :- Le stage est intégré à un dispositif de formation, organisé en lien avec les règles de la communauté constituée par les instances qui valident la formation. Ce dispositif s'imprègne de l'histoire du métier dans laquelle il s'inscrit. - Le stage est un élément de socialisation par les instruments parce qu'il permet à l'élève de s'inscrire dans un genre partagé, avec une acceptation de règles du jeu autour de la construction de son identité professionnelle, vers le métier d'ingénieur. Le dispositif de formation propose à l'élève un appareil de conversation qui lui permet de modifier et de reconstruire la réalité subjective et lui fournit une nouvelle identité professionnelle. Le rapport et la soutenance sont des instances proposées à l'élève pour discuter du genre découvert pendant le stage.- L'élève, lorsqu'il restitue son expérience en entreprise, se situe à l'intersection de plusieurs systèmes d'activité : le sien, celui de l'entreprise qui l'a accueilli en stage et celui du tuteur enseignant qui va valider cette expérience pour sa formation. Nous caractérisons donc en quoi le dispositif proposé par la formation permet la réflexivité avec la mise en visibilité des contradictions vécues et éventuellement leur dépassement. Nous regardons ensuite comment le rapport et la soutenance portent les traces de cette réflexion.A partir d'une analyse de l'historique des formations des ingénieurs nous cherchons à comprendre les logiques de formation et l'évolution de la place laissée aux stages. Une analyse du prescrit des stages est réalisé à travers les documents de l'Ecole d'ingénieurs. Questionnaires et entretiens permettent de saisir les représentations du stage par le Directeur et une promotion d'élèves. Puis deux études de cas appuyées sur l'étude des rapports et des soutenances de deux élèves et d'entretiens avec leurs tuteurs sont réalisées. L'analyse des données recueillies a montré que le stage en entreprise, pour fonctionner, se situe dans différents systèmes d'activité. Le système de formation qui prescrit le stage est pris dans des logiques dépendantes de celles des instances prescriptives du métier d'ingénieurs : les entreprises et leurs évolutions, les politiques d'enseignement, la CTI, le CEFI... A une autre échelle, dans la formation d'ingénieurs observée, les systèmes d'activité interpellés pour ce stage sont notamment ceux de l'Ecole, de l'entreprise, de l'élève, de l'enseignement, de la recherche. Enfin à l'échelle de deux élèves, nous avons pointé les convergences et les contradictions qui existent entre le système d'activité d'un élève, celui de son tuteur-enseignant, celui de l'entreprise, et celui de la recherche.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00682686
Date29 June 2009
CreatorsDubruc, Nadine
PublisherUniversité Lumière - Lyon II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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