Le Syndrome Néphrotique à Lésions Glomérulaires Minimes (SNLGM) et la glomérulonéphrite extra membraneuse (GEM) sont deux podocytopathies primitives d'origine immunitaire associant des altérations immunes et des atteintes podocytaires à l'origine d'un syndrome néphrotique. Cependant, bien que l'origine dysimmunitaire soit confortée par de nombreux arguments cliniques, les mécanismes impliqués restent obscurs. Initialement identifié dans les lymphocytes T (LT) de patients en phase de poussée de SNLGM, le gène c-mip est également exprimé dans les podocytes de patients atteints de SNLGM et de GEM, alors qu'il est physiologiquement réprimé. Ainsi, les objectifs de ce travail étaient : 1) appréhender le rôle de c-mip dans le LT d'une part à travers l'étude d'un modèle murin transgénique (Tg), et 2) comprendre la fonction de c-mip au niveau du podocyte grâce au modèle expérimental de GEM humaine induit chez le rat.Le modèle murin Tg Lck-cmip surexprime spécifiquement c-mip dans les LT matures périphériques. Cette surexpression est à l'origine d'un phénotype lymphocytaire altéré marqué par une accumulation de LT naïf, et une inhibition de la synthèse de cytokines de type TH1 et TH2, après une activation T spécifique ex vivo. Cette régulation négative est associée à une accumulation des formes inactives des kinases de la famille des Src et un blocage du recrutement des lipids rafts nécessaire à la formation de la synapse immunologique. Ces résultats suggèrent donc que c-mip est un régulateur négatif de l'activation T impliqué dans la signalisation proximale lymphocytaire et pourrait être impliqué dans l'hyporéactivité lymphocytaire observée chez les patients atteints de SNLGM actif.L'étude de la néphrite de Heymann passive, un modèle expérimental de GEM humaine, montre que l'induction podocytaire de c-mip coïncide avec l'apparition de la protéinurie. Cette surexpression est associée d'une part, à une diminution des taux de synaptopodine qui engendre une diminution de l'activité RhoA, à l'origine d'une désorganisation du cytosquelette podocytaire, et d'autre part à une induction de DAPK (death-associated protein kinase) et ILK (Integrin Linked Kinase) impliquées dans des phénomènes pro-apoptotiques. La cyclosporine A en inhibant l'expression de c-mip restaure les taux de DAPK et ILK ainsi que l'activité RhoA. Ainsi dans le podocyte, c-mip semble impliquer dans les troubles de la signalisation podocytaire aboutissant à une protéinurie néphrotique.C-mip semble donc jouer un rôle crucial dans les perturbations podocytaires et lymphocytaires observées chez les patients atteints de podocytopathies primitives et représente à ce titre une cible thérapeutique.Mots clefs :C-mip, Syndrome Néphrotique à Lésions Glomérulaires Minimes, Glomerulonéphrite Extra Membraneuse, signalisation proximale, lymphocyte T, podocyte, cytosquelette / Minimal Change Nephrotic Syndrome (MCNS) and Membranous Nephropathy (MN) are two primitive immune podocytopathies associating immune alterations and podocyte damage ultimately leading to proteinuria. Although the immune origin of the disease is corroborated by numerous clinical data, the mechanisms involved are still unknown. In previous works by the team, the c-mip protein was found expressed in T lymphocytes (TL) from patients with MCNS relapse, and in podocytes from MCNS and MN patients, while it is physiologically repressed. The aims of the present work were: firstly, to investigate the rôle of c-mip in TL by the study of Lck-cmip transgenic mice (Tg); secondly, to understand c-mip function in podocyte using a rat experimental model of human MN (Heymann nephritis).Transgenic mice overexpressed specifically c-mip in peripheral mature TL. This expression led to an altered TL phenotype characterized by accumulation of naïve LT associated with inhibition of TH1's and TH2's cytokines, after T-specific activation ex vivo. This negative regulation was correlated with an increase in the inactive forms of Src kinases and a blockage of the lipid raft clustering required for immunological synapse formation. These results suggest that (i) c-mip is a negative regulator of the proximal signaling events associated with TL activation involved in proximal signaling and (ii) it could be involved in the TL hyporeactivity described in SNLGM patients.In the study based on passive Heymann Nephritis, the experimental model of MN, the results highlight a correlation between podocyte expression of c-mip and proteinuria. This expression is associated, on the one hand, with a decrease in synaptopodin levels, which generate a decrease of RhoA activity resulting in podocyte cytoskeleton disorganization, and on the other hand with DAPK (Death Associated Protein Kinase) and ILK (Integrin Linked Kinase) induction, known to be involved in pro-apoptotic mechanisms. Cyclosporin A inhibited c-mip expression and restored the basal levels of DAPK, ILK and Rhoa activity. These results suggest that in podocyte, c-mip could be involved in proximal signaling alterations leading to nephrotic proteinuria.In conclusion, c-mip could play a crucial rôle in both the lymphocyte and podocyte alterations observed in patients suffering from primitive podocytopathies, strongly suggesting its potential as a therapeutic target in these disorders.Key words :C-mip, MCNS, MN, proximal signaling, Src kinase, T lymphocyte, podocyte, cytoskeleton
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PEST0116 |
Date | 17 December 2013 |
Creators | N'Gome Sendeyo, Kelhia |
Contributors | Paris Est, Sahali, Dil |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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