Cette thèse porte sur le développement d’un mouvement sériephile visant la reconnaissance culturelle des séries en France, depuis la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2010. Elle propose, dans une approche de socio-histoire des médias, de saisir les logiques d’engagement des acteurs telles qu'elles apparaissent en entretien et à travers les principaux supports de valorisation des séries. Le croisement d’une étude compréhensive des carrières de ceux et celles qui initient des actions de promotion avec l’analyse du contenu de leurs discours permet de tracer la trajectoire du mouvement de défense des séries. Celui-ci s’organise autour de trois moments qui identifient trois « générations ». A la fin des années 1980, dans un contexte de mépris de la télévision, des amateurs de séries qui constituent la première génération entament des carrières de défenseurs qu’ils poursuivent dans les années 1990. On assiste alors à une répartition progressive des sériephiles entre un pôle professionnel et un pôle amateur qui se cristallise autour de l’émergence d’un domaine de presse spécialisé. Une deuxième génération émerge au cours de cette décennie, au travers notamment de collaborations avec la précédente et de nouvelles formes d'actions, qui défend les séries télévisées en lien avec l’idée de culture populaire. La montée, dans les années 2000, des commentaires « profanes » sur les séries et le déclin de la presse spécialisée caractérise le contexte dans lequel émerge une troisième génération. Ce moment voit une inversion des logiques d’engagement envers les séries, entre le « vivre pour » et le « vivre de », et le déplacement des hiérarchies culturelles non plus entre séries et cinéma mais au sein des séries elles-mêmes. / The thesis deals with the "sériephile" mobilization, i.e. the movement for the recognition of series in the French media, from the 80s to the early 2010s. It aims at understanding the logics of action of the main protagonists through semi-structured interviews, while also paying careful attention to a variety of publishing mediums they used. Through a detailed analysis of the careers of those who promoted series and of what they say, we identified three "generations" that structured this mobilization.A first generation came out at the end of the 80s, they promoted series at a moment when TV was broadly stigmatized in France. Throughout the 90s, different mediums are tried out, leading to a gradual specialization between amateurs and professionals, in collaboration with new, younger series lovers. This second generation stood up for series in new ways and advocated the need for a defense of popular culture at large. In the 2000s, a third generation appears, that faces a proliferation of analyses on series through the Internet and the death of the specialized press. While previous generations "lived for" series before they "live on" it, it is now the other way around. At the same time, cultural hierarchies reappear, not between TV series and cinema anymore but within series themselves.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030150 |
Date | 02 December 2014 |
Creators | Béliard, Anne-Sophie |
Contributors | Paris 3, Maigret, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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