Thèse réalisée en cotutelle avec l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris). / L’histoire de la famille musulmane est née au début des années 1990 d’un souci commun d’éviter les généralisations hâtives et d’accumuler les faits élémentaires de la vie familiale et résidentielle. Or, le discours scientifique actuel, aussi bien que celui qui l’a précédé, restent fondés sur une même série de postulats qui conduisent à voir dans les modalités de la vie résidentielle et familiale propres aux sociétés de l’Islam la prégnance d’une mentalité collectiviste, la persistance d’une volonté ancrée dans l’esprit des individus de vivre « entre soi » dans la promiscuité d’une maisonnée nombreuse et complexe.
Dans l’esprit d’une critique positive, cette thèse s’attache à illustrer la pertinence d’une perspective « atomiste » au regard des Ammeln, à savoir un groupe de paysans berbérophones natifs des hautes terres de l’Anti-Atlas, dans le Sud du Maroc. Cela se fera à la lumière d’une multitude de sources ethnographiques, démographiques et archivistiques, grâce auxquelles il sera possible de remonter le fil du temps et de suivre les processus de formation et de transformation des maisonnées établies par les habitants du pays des Ammeln depuis l’époque précoloniale jusqu’à nos jours.
Ainsi, il apparaitra plus clairement que, dans les sociétés de l’Islam, aussi petites et isolées soient-elles, les noyaux familiaux sont enclins à vivre « chacun chez soi », et qu’ils n’acceptent de faire autrement qu’en raison d’un ensemble de forces et de contraintes sociales particulières les empêchant d’atteindre l’autonomie résidentielle et de bénéficier de la liberté d’action qui en découle. / Family history in the Islamic Middle East was born in the early 1990s from a shared concern to avoid sweeping generalizations and accumulate the basic facts about residential and family life. However, both the current scientific discourse and the one that preceded it are based upon a common set of assumptions that suggest that members of Islamic societies share a collectivistic mentality and a common desire to live amongst themselves in the promiscuity of large and complex households.
In the spirit of positive criticism, this thesis aims to illustrate the relevance of a new “atomistic” perspective by studying the case of the Ammeln, a group of peasants from the Berber highlands of the Anti-Atlas, in Southern Morocco. This research is based on a variety of ethnographic, demographic and historical sources that make it possible to go back in time and follow the process of formation and transformation of households in this small village community, from pre-colonial times to the present day.
As such, it will become clearer that, in Islamic societies, as small and isolated as they may be, elementary family units are inclined to live on their own, and that they choose to do otherwise only because of a given set of forces and constraints preventing them from attaining residential autonomy and benefiting from the resulting freedom.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10787 |
Date | 12 1900 |
Creators | Paulin, Etienne |
Contributors | Verdon, Michel, Pouillon, François |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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