Critical theory cannot say, today, what the rise of new technologies is changing for the socio-political order. By reducing the impact of digital technology to the specific interests of those who exploit it, the constructivist approach to technology only gives a segmental and tactical vision of its issues. Furthermore, if they indeed diagnose ruptures in practices and representations, epistemological analyzes of digital technology remain silent as to the structurally political dimension of these transformations, however radical. This thesis therefore proposes to articulate these critiques with an epistemic, unified postulate of the impact of digital transformation on the implicit theoretical framework which underlies the legitimacy (and even more profoundly, the condition of possibility) of liberal democracy. It puts the critical theory of technology into perspective using a classic approach to political theory, which consists of recalling the contingency and dependence of regimes on a certain social reality (relevant not only to practices but to symbolic, epistemic order that results from it).
The political issues of technology are thus approached through the notion of the imaginary - not only to show the influence of digital transformation on the representations which form the basis of the common world, but to affirm that the fundamentally political issue of digital technology is above all a poetic issue: we must restore to theory its creative power, to dare to imagine a socio-political landscape, and an ideal horizon, radically transformed.
Une relecture des enjeux politiques du numérique: la technologie et la production de l'imaginaire social
La théorie critique ne sait pas dire, aujourd’hui, ce que change l’essor des nouvelles technologies pour l’ordre socio-politique. En réduisant l’impact du numérique aux intérêts ponctuels de ceux qui l’instrumentalisent, l’approche constructiviste de la technologie ne donne de ses enjeux qu’une vision segmentaire et tactique. Par ailleurs, si elles diagnostiquent bien des ruptures dans les pratiques et les représentations, les analyses épistémologiques du numérique demeurent muettes quant à la dimension structurellement politique de ces transformations pourtant radicales.Cette thèse propose donc d’articuler ces critiques à un postulat épistémique, unifié, de l’impact de la transformation numérique sur le cadre théorique implicite qui sous-tend la légitimité (et plus profondément encore, la condition de possibilité) de la démocratie libérale. Elle met en perspective la théorie critique de la technologie à l’aide d’une approche classique de la théorie politique, qui consiste à rappeler la contingence et la dépendance des régimes à une certaine réalité sociale (relevant non seulement des pratiques mais de l’ordre symbolique, épistémique qui en découle).
Les enjeux politiques de la technologie sont ainsi abordés au travers de la notion d’imaginaire — pas seulement pour montrer l’influence de la transformation numérique sur les représentations qui fondent le monde commun, mais pour affirmer que l’enjeu fondamentalement politique du numérique est avant tout un enjeu poétique : il faut rendre à la théorie sa puissance créatrice, pour oser imaginer un paysage socio-politique, et un horizon idéel, radicalement transformés.
Identifer | oai:union.ndltd.org:columbia.edu/oai:academiccommons.columbia.edu:10.7916/9mv7-re98 |
Date | January 2023 |
Creators | Biondi, Charleyne |
Source Sets | Columbia University |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Theses |
Page generated in 0.0022 seconds