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La poésie cinématographique Terrence Malick et la sensation

Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de certains documents visuels et audio-visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal / Qu’est-ce que la poésie cinématographique? Telle est la question primordiale de ce
mémoire de maitrise, qui tentera d’y répondre en analysant les oeuvres du cinéaste
américain Terrence Malick. Inscrivant par divers moyens cette question dans les
réalités de son cinéma, nous déboucherons forcément sur la réponse suivante : il y a
poésie cinématographique chaque fois que les formes de la représentation sont ouvertes
par une modalité de l’expression ; il y a poésie cinématographique chaque fois que le
sensible n’est plus manifestation de l’intelligible, mais la matière et le mode de sa
production dans le temps ou plutôt dans le devenir. Décrire cette poésie, ce ne sera
possible qu’en décrivant l’expérience que nous avons du régime de sensations des
images et des figures propres au cinéma de Malick. Il s’agit de faire venir le monde en
présence en rendant justice aux noyaux de sens enfouis dans le visible, justice rendue
par le partage d’une description du sensible. Nous verrons alors que, chez Malick, cette
poésie se manifeste par une phénoménologie de la lumière et de la gravitation. Nous
verrons également l’importance du sonore dans l’apparaitre de ce monde sensible qui,
à travers les voix ouvertes, la matérialisation des bruits et la musique, forme une
partition musicale totale faite de métamorphoses et de devenirs. Encore, cette poésie
s’approche de la sensibilité des premiers romantiques allemands qui, par leur résistance
au langage et à la raison absolue, déhiérarchisent le monde pour le redéfinir. Seront
ainsi définis les éléments constitutifs du cinéma de poésie de Malick, soit la
manifestation de la lumière et du mouvement, l’invisible habitant le visible (comme un
ailleurs qui l’excède), la réinvention du langage, le système chaotique liant l’homme et
la nature, ainsi que le monde duel (de l’ombre à la lumière et de la lumière à l’ombre).
Ce mémoire propose donc une approche d’inspiration phénoménologique du cinéma de
Malick, qui le présente comme « toujours en train de se faire », dans une immédiateté
cherchant à penser dans, à travers, mais aussi au-delà du cinéma. / What is cinematic poetry? This is the fundamental question that this master’s thesis
will attempt to answer by analyzing the works of American film-director Terrence
Malick. By positing this question in different ways within the realities of his films, one
will inevitably reach the following conclusions: cinematic poetry occurs where the
forms of representation are opened by a modality of expression; cinematic poetry
occurs when the sentient is no longer a sign of the intelligible, but of the matter and of
the mode of its production over time, that is, in its evolution. Describing this poetry
will only be possible by describing one’s experience of the sensation-cluster of images
and of figures proper to Malick’s films. This involves making the world come into
existence by doing justice to the core of meanings buried in the visible, a justice
rendered by the sharing of a description of the sentient. It will be argued that, in
Malick, this poetry manifests itself through a phenomenology of light and gravitation.
Also shown, the importance of sound in the emergence of the sentient world, which,
through open voices, through materialization of noises, and through music, develops
into a total musical score consisting of metamorphoses and destinies. Furthermore, this
poetry resembles the sensibility of early German romantics who, through their
resistance to language and to absolute reason, destroy the hierarchy of the world in
order to redefine it. The constituents of Malick’s cinema of poetry, namely the
expression of light and movement, the invisible inhabiting the visible (like an
elsewhere that exceeds it), the reinvention of language, the chaotic system linking
mankind and nature, as well as the dual world (from darkness to light and from light to
darkness) will thus be defined. This master’s thesis therefore suggests an approach of
Malick’s cinema inspired by phenomenology, which presents it as being “always
underway”, in an immediacy seeking to think within, through, but also beyond cinema.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12500
Date03 1900
CreatorsGosselin-G., Geneviève
ContributorsCardinal, Serge
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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