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Pour une science ouverte à Dieu et à l'humain véritable

La pratique scientifique semble de moins en moins être le lieu de manifestation du « Logos » mais bien le chemin d'une poursuite de la domination de la vie en général. Incapable d'autoréguler sa grande connaissance, l'humain fait l'expérience de sa propre aliénation devant le miroir des sciences. Aujourd'hui, l'humain doit se remettre en cause et chercher des possibilités d'être qui le réhumaniseraient. L'évolution des paradigmes scientifiques et théologiques nous laissent croire à une certaine ouverture et fait que des théologiens et des scientifiques deviennent sensiblement des « partenaires » dans la compréhension du réel comme du sens qu'appelle la profondeur de la vie humaine. Ce rapprochement est un facteur positif qui pourrait avoir une certaine incidence sur la transformation et la consolidation de notre compréhension de l'humain.

Pour la conduite et l'édification de notre monde, nous sommes enclins à être plus attentifs aux découvertes provenant des milieux scientifiques plutôt qu'aux discours provenant des milieux politiques et religieux. Évidemment, nous ne pouvons pas faire reposer sur les épaules des savants toute la responsabilité concernant la vérité absolue de l'espèce humaine et de son devenir! Plus que jamais, il est impératif d'affirmer que l'avenir de l'humain est lié par la coresponsabilité du travail de tous et de chacun dans la recherche du sens réel de la vie. Si la valeur de la science tout comme celle de la foi se trouvent fortement remise en question aujourd'hui dans notre modernité, la question de l'Être et du sort de l'humanité est plus que jamais un impératif signifiant pour tous ceux et celles qui cherchent à comprendre le cheminement historique et le devenir collectif de l'humanité. La valeur de la science n'est pas une simple vérité théorique ou technique, mais une vérité consensuelle qui produit l'effet souhaité: la transformation de l'être humain.

Pour apporter un éclairage différent aux problèmes connexes de notre modernité, nous pensons qu'un dialogue ouvert entre la pratique scientifique et la foi théologique pourrait conduire l'humain vers une liberté plus responsable. Pour favoriser les ouvertures qui permettraient un tel dialogue, nous suivrons les étapes de la méthode praxéologique. Dans notre observation nous profilerons quelques éléments provenant de la perception de simples citoyens. La science actuelle est étroitement liée à des réalités socio-économique et géopolitique. Sans contester l'immense progrès résultant des sciences et des techniques, nous conviendrons qu'elles ont changé certaines choses dans la compréhension que l'humain a de lui-même. La conception religieuse de l'humain est-elle maintenant démodée? Afin de mieux cerner les difficultés qui entravent le dialogue entre la science et la foi, nous nous donnerons quelques repères de problématisation. Nous aurons recours au concept tillichien de l'aliénation pour bien montrer que la science tout comme la religion s'enracine dans une aliénation de l'humain par rapport à l'existence. Il ne fait aucun doute que l'évolution rapide de nos sociétés est l'un des éléments qui nous force à poser différemment la question du sens. Au sein de notre culture pluraliste, nous sommes appelés à composer avec les failles et les forces qui y sont inhérentes, afin de préciser les défis porteurs de sens. Notre interprétation d'un texte de Saint Paul, nous porte à croire qu'il y a un « espace-rencontre » qui interpelle à la co-responsabilité l'approche scientifique et la démarche de foi. Est-ce utopique de croire qu'un modèle praxéologique puisse parvenir à consolider (à tout le moins à favoriser) cet « espace-rencontre »? Sans prétendre mettre sur pied une action pastorale spécifique, notre intervention vise à dégager des attitudes positives qui peuvent favoriser des ouvertures au dialogue science/foi. À l'approche du troisième millénaire nous ne pouvons pas passer sous silence l'importance de la relation science/foi car elle est selon nous, la pierre angulaire d'une réalisation signifiante du sujet humain. À l'âge de la communication informatisée, la dimension symbolique est appelée à trouver un langage pour interpeller les hommes et les femmes de ce temps.

Notre cheminement ne prétend pas résoudre l'ambiguïté théorique du rapport science/foi. Il apporte cependant des outils susceptibles de renouveler la compréhension que l'humain a de lui-même dans son rapport essentiel avec les autres, avec la nature et avec Dieu.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1107
Date January 1995
CreatorsBlais, Paul
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1107/, doi:10.1522/1538302

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