L'objectif est d'analyser la compatibilité entre un concept de causalité et la théorie de la mécanique quantique. Comme la possibilité de l'erreur rend nécessaire l'étude critique de toute connaissance, le contexte épistémologique présente les principales réponses apportées au problème général de la connaissance : l'empirisme, le réalisme et l'idéalisme. La cohérence qu'exige un critère de démarcation sur la validité des discours sur le monde oblige l'adoption d'une thèse épistémologique et c'est pourquoi une certaine sympathie est exprimée envers le réalisme scientifique (l'objectif n'étant pas d'apporter une défense en règle de cette position). De plus, comme tout énoncé factuel repose sur des présupposés, leur explicitation est présentée à l'intérieur d'un contexte nomologique (univers de discours) caractérisé par la théorie de la relativité (restreinte et générale) ainsi que quelques postulats métaphysiques, dont le principe de légalité et le principe d'uniformité de la nature. Une présentation de la mécanique quantique suit, en tentant de garder, autant que faire se peut, un ton neutre sur les conséquences épistémologiques de son interprétation (ici celle de Copenhague). À partir d'une cartographie des débats sur la causalité fournie par Schaffer (2003 ; 2006), les thèse causales de Hume, Kant, Russell, Bunge et Mackie sont analysés. Le résultat du travail de conciliation (critique) de ces auteurs et des contextes épistémologique et nomologique est un concept de causalité régulariste selon une loi (CRL) : il y a relation causale entre un ensemble de faits A et un ensemble de faits B s'il y a une loi y permettant d'identifier un processus reliant A et B dans un champ causal x- De sorte qu'une relation causale est successive et les faits doivent être spatio-temporellement localisables (STL). Sa validité face aux problèmes classiques des régularités fallacieuses, de la préemption et des relations fonctionnelles est ensuite étudiée. La description de trois expériences quantiques sert alors à l'analyse de compatibilité susmentionnée. Les critères du processus continu, de la succession et de la loi y - utiles pour contrer les arguments de préemption - peuvent être respectés, avec l'adoption de l'équation ou de l'opérateur de Schrôdinger, mais alors c'est celui des faits STL qui écope. L'antécédent, dans le champ causal en question, répond au critère de la suffisance minimale mais la nécessité, associée à la loi et permettant d'inférer le conséquent, ne tient plus. Ce qui permet généralement de répondre à nos conceptions ordinaires sur la causalité est incompatible avec la mécanique quantique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/21102 |
Date | 16 April 2018 |
Creators | Jodoin, Laurent |
Contributors | Parizeau, Marie-Hélène, Bitbol, Michel |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 203 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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