Cette thèse étudie l’impact de la composition du conseil d’administration sur la performance financière d’une entreprise. Elle est composée de trois chapitres. Dans le premier chapitre, nous effectuons une revue de la littérature sur les conseils d’administration. Nous pointons l’évolution de la gouvernance des entreprises au cours des dernières décennies, et montrons en quoi l’efficacité des conseils d’administration est devenue un sujet majeur de ce champ de recherche et une préoccupation importante des actionnaires et des régulateurs. En particulier, après avoir présenté le cadre théorique de la gouvernance, nous présentons les résultats des articles académiques étudiant l’impact de la composition du conseil d’administration sur la performance de l’entreprise. Dans les deuxième et troisième chapitres, nous étudions l’impact de la présence de différents types d’administrateurs au sein du conseil. Dans le deuxième chapitre, nous proposons un modèle théorique pour tenter de comprendre et de déterminer l’impact de la représentation salariale au conseil d’administration sur la valeur actionnariale de l’entreprise et sur l’horizon de ses investissements. Nos résultats suggèrent que la représentation salariale peut s’envisager comme un choix, pour les actionnaires, entre liquidité et information. Nous montrons que lorsque des représentants des salariés siègent au conseil d’administration d’une entreprise, celle-ci a une plus grande probabilité d’investir dans des projets à long-terme qu’une entreprise sans représentation salariale. Nous montrons également que les salariés ayant accès à une information interne précieuse, leur présence au conseil d’administration peut permettre d’augmenter la valeur actionnariale de l’entreprise. Ainsi, nous proposons un modèle de la représentation salariale cohérent avec certaines études empiriques. Dans le troisième chapitre, nous étudions empiriquement l’impact des connexions politiques sur le taux d’intérêt d’emprunts bancaires en utilisant un échantillon de prêts concernant des entreprises de plusieurs pays. Si ce sujet a déjà été largement traité, nous proposons une nouvelle définition de la connexion politique que nous subdivisons en deux catégories, selon l’exposition médiatique, forte ou faible, des politiciens. Les politiciens les plus en vue sont aussi ceux pour lesquels le risque d’être soupçonné de conflit d’intérêt ou de manquement à l’éthique est le plus important, et pour qui le coût d’un scandale est le plus élevé. Aussi discriminons-nous les connexions politiques selon qu’elles impliquent des politiciens très en vue ou des politiciens à un niveau inférieur. Cette division se fonde sur l’hypothèse que les politiciens les plus exposés sont, ayant le plus à perdre d’un scandale, disposent de la marge de manœuvre la plus réduite en tant que dirigeants d’entreprise et sont donc les moins à même d’impacter la performance de l’entreprise. Nos résultats confortent la pertinence d’une telle redéfinition de la connexion politique en fonction de la visibilité des politiciens concernés. Nous montrons en particulier que les entreprises politiquement connectées qui empruntent auprès de banques politiquement connectées le font à des taux significativement inférieurs à celles non connectées, et que cet effet est plus important lorsque la connexion de l’emprunteur passe par un politicien moins exposé. Nos résultats suggèrent que l’effet est encore plus fort si la banque est elle aussi connectée par l’intermédiaire d’un politicien moins exposé. Par ailleurs, nous montrons que les entreprises connectées politiquement empruntent significativement moins auprès de banques connectées par l’intermédiaire d’un politicien très exposé médiatiquement. Nos résultats suggèrent enfin que cet effet est plus fort à l’approche d’élections, un moment il est particulièrement coûteux pour un politicien d’être soupçonné de manquement à la déontologie. / This thesis studies the impact of the composition of the board of directors on the firm financial performance. It consists of three chapters. In the first chapter, we review the literature on boards of directors. We show the evolution of corporate governance over the past decades, and how the efficiency of boards of directors has became a key issue for shareholders and regulators. After describing the theoretical and historical framework, we present and discuss the academic papers studying the impact of board composition on the firm performance. In the second and third chapters, we examine the impact of the presence of different directors on the board. In the second chapter, we provide a theoretical model that aims at understanding and determining the impact of employee representation on the board of directors on the shareholder value of the firm and on its investment horizon. Our results suggest that with employee representation, shareholders face a tradeoff between liquidity and information. We show that a firm with employee representation is more likely to invest in long-term rather than in short-term projects and that, because employees have access to valuable inside information, their presence on the board may increase the shareholder value. Consistent with some empirical studies, we offer some theoretical support for employee representation on the board. In the third chapter, we study the impact of political connections on the rate of interest of bank loans. We conduct a cross-country study of the impact of political connections on bank loans interest rates. While this topic has already been widely investigated, we offer a new definition of political connection. We subcategorize political connections into two categories: politicians with a high media exposure, and lower level politicians. Politicians with business ties bear the risk of being suspected of ethics breaching or of having conflicting interests, which can be costly for their reputation. We discriminate the political connections of firms based on the idea that with greater exposure comes greater risk of suspicion, and thus smaller ability to impact the firm performance. We study the impact of political connection of the borrower as well as of the lender on interest rates. Our results give support to our definition, as we find significant differences depending on the level of visibility of the political connections of the borrower and of the lender. Our results show that politically connected firms which borrow from politically connected banks enjoy a significantly lower rate if they are connected with lower level politicians. Our results suggest that the rate is even lower if the bank also is connected with lower level politicians. Furthermore, our results suggest that politically connected firms tend to avoid borrowing money from banks that are connected with top politicians. Our results also suggest that this effect is stronger in pre-election periods, when the potential cost for politicians of being suspected of collusion is higher.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOU10029 |
Date | 02 December 2015 |
Creators | Lyon-Caen, Clément |
Contributors | Toulouse 1, Germain, Laurent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0028 seconds