Intellectuel évoluant aux marges des institutions, Guy Debord (1931-1994) fut l’auteur d’une pensée et d’un art hétérodoxes. Cette thèse tente de refaire le chemin de son expérience intellectuelle grâce à l’étude des documents inédits conservés au « Fonds Guy Debord » de la Bibliothèque nationale de France. Sont étudiés les manuscrits de ses œuvres, les documents préparatoires de ses films et, plus particulièrement, ses nombreuses fiches de lecture, afin d’établir une généalogie des concepts et des idées de l’auteur, en resituant Debord dans le contexte de son époque. Le grand débat qui animait alors la pensée française, partagée entre les vagues opposées de l’existentialisme et du structuralisme, se concentrait en effet sur l’affirmation ou la disparition du « sujet ». Debord ne participe pas directement à cette querelle et s’intéresse fort peu aux auteurs de la mode. Néanmoins, son œuvre constitue une réponse à ce débat, réponse donnée, d’abord, par l’élaboration d’un art expérimental qui remet le sujet en situation, en recherchant les déterminations objectives qui affectent la subjectivité ; ensuite, par l’élaboration d’une théorie – la théorie du « spectacle » – qui voit la séparation entre l’expérience et la représentation comme le propre de la modernité capitaliste ; enfin, par le développement d’une écriture – littéraire et cinématographique – qui puise dans le travail du détournement et de la citation le moyen de dépasser la séparation « spectaculaire » entre le sujet et le langage. / Guy Debord (1931-1994), always on the margins of cultural and intellectual institutions, authored a heterodox style of thought and art. Through extensive archival research in the “Fonds Guy Debord”, a collection of unpublished notes and manuscripts in the Bibliothèque nationale de France, this thesis seeks to retrace Debord’s intellectual experience. These documents allow for the creation of a genealogy of the author’s key concepts and enable us to situate him in the intellectual context of his times. Contemporary French thought was dominated by existentialism and structuralism. Discussion of the empowerment and disappearance of the “subject” was therefore central. Although Debord took no direct part in these disputes, expressing disinterest in the authors then in vogue, his works did respond to this debate: First of all, in his experimental art, which places the subject in a “situation” and thereby seeks to discover the objective determinations that affect subjectivity; secondly, in his theoretical work – in particular, the theory of the spectacle –, in which capitalist modernity is characterized as a growing separation between experience and representation; and thirdly, in his literary and cinematic works, in which the practice of détournement appears as a method for a subjective re-appropriation of representation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PERP1205 |
Date | 24 October 2014 |
Creators | Ferreira zacarias, Gabriel |
Contributors | Perpignan, Università degli studi (Bergame, Italie), Pollock, Jonathan, Grespi, Barbara |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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