Cette recherche étudie les lettres de Paul de Tarse, telles que conservées dans le Nouveau Testament, dans le contexte des pratiques épistolaires antiques, principalement judéennes. L’interrogation initiale est double : d’une part, elle porte sur le potentiel documentaire offert par les sources de type épistolaire et, d’autre part, sur le potentiel pragmatique spécifique du médium épistolaire pour induire des changements chez les destinataires. Les lettres de Paul ont été écrites non pour consigner des réalités ou des vérités d’autrefois en tant que telles, mais pour communiquer efficacement auprès de cercles divers et variés de destinataires. Cette double interrogation est déployée en amont, parmi les pratiques susceptibles d’avoir servi de modèle, comme celle liée à la lettre aux exilés insérée narrativement dans le Livre du prophète Jérémie (chapitre 29). Celle-ci a servi de modèle de communication à distance pendant plusieurs siècles parmi différents milieux de la Diaspora judéenne. Est ensuite interrogée la pratique épistolaire de Paul lui-même, en particulier celle déployée dans sa IIe Lettre aux Corinthiens (chapitres 10-13). Cette séquence, écrite au moment d’une très forte remise en question de son autorité d’apôtre, montre bien le potentiel pragmatique que Paul reconnaissait au médium épistolaire, ceci en convoquant notamment l’autorité de Jérémie. Enfin, en aval, on s’intéresse aux débuts l’histoire de la réception de l’autorité d’épistolier de Paul. Celle-ci montre comment on a reconnu très tôt à l’apôtre Paul une autorité d’épistolier, à l’instar des prophètes écrivains de l’ancien Israël. / This research examines the letters of Paul of Tarsus, as preserved in the New Testament within the context of letter writing of that time, principally Judean ones. The initial examination questions both the potential of sources such as letters to provide information about an era, and the specific pragmatic potential of the epistolary medium as a means of inducing change in its recipients. As such, the letters of Paul were written not to conserve the historical realities or truths of the past, but to communicate efficiently with diverse circles and various recipients. The two-part examination is used to gain a perspective on the practices of the time, which may have been used as models for epistolary writing. The letter addressing the Judean Diasporas exiles inserted into the narrative of the Book of Jeremy (chapter 29) is such a model, providing a means of communicating over distance and time among the different groups. The epistolary practice of Paul himself is then examined. In particular, his Second letter to Corinthians (chapters 10-13), written in a moment of intense self-examination as his apostolic authority was questioned, is a good example of the pragmatic potential that Paul recognised in the epistolary medium, particularly in light of the prophet Jeremy. Finally, the beginnings of the apostle Paul’s epistolary writing and it’s reception are explored, showing how his credibility as an apostolic authority was quickly and easily recognised as being of the same quality as those of the prophet writers of ancient Israel.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PSLEP018 |
Date | 04 September 2017 |
Creators | Salis, Pierre de |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Université catholique de Louvain (1970-....), Mimouni, Simon Claude, Burnet, Régis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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